Les arrestations ont fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours, notamment dans la presse internationale. Des arrestations qui ont été dénoncés par plusieurs parties étrangères. Leurs déclarations sont « hâtives », « impertinentes » et « inexactes » et portent atteinte à l’indépendance de la justice tunisienne, avait indiqué le ministre des Affaires étrangères, fraîchement nommé, Nabil Ammar à l’agence TAP. Selon l’avocat Ghazi Chaouchi, membre du comité de défense de l’homme d’affaires et militant politique Khayam Turki, a déclaré qu’il a été décidé de maintenir en garde à vue cinq personnes sur sept arrêtées, pour une période de 5 jours, à compter du dimanche 12 février 2023. Chaouachi a ajouté, dans une déclaration à la TAP que cette période est renouvelable deux fois conformément à la loi antiterroriste, étant donné que le groupe qui comprend Khayam Turki, l’homme d’affaires Kamal Ltaief, le dirigeant du mouvement Ennahda, Abdelhamid Jelassi et deux autres personnalités font l’objet d’interrogatoire au pôle judiciaire de lutte antiterroriste. Pour sa part, le président de la République a parlé des arrestations susmentionnés. Saied a établi une relation entre les individus arrêtés et la pénurie des produits due à la spéculation. 

« Tous sont égaux devant la justice »

« Tous sont égaux devant la justice », avait-il martelé lors de sa visite mardi soir au siège du ministère de l’Intérieur, où il a rencontré des responsables sécuritaires. « Beaucoup ont tenté de détruire l’Etat et tentent aujourd’hui par tous les moyens d’envenimer les conditions sociales pour atteindre leurs objectifs en privant le peuple de ses moyens de subsistance et des besoins de sa vie quotidienne », selon la même source. « Le devoir sacré commande aujourd’hui de protéger l’Etat et la patrie de ceux qui ne rêvent que du pouvoir et de l’argent et qui n’hésitent pas à tomber dans les bras de toute partie étrangère », d’après le chef de l’Etat.

Lors d’une autre réunion tenue, le 14 février 2023, au palais de Carthage, avec la ministre du Commerce et du Développement des exportations, Kalthoum Ben Rejeb, Saied a annoncé que les arrestations sécuritaires opérées récemment ont fait révéler, preuves à l’appui, l’implication de bon nombre de criminels dans un complot contre la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat. Et d’ajouter qu’ils sont également les vrais instigateurs des crises récurrentes liées à la distribution des marchandises et la flambée des prix.
Dans le même contexte, Saied a pointé du doigt les  » bandes organisées  » qui, a-t-il dit, font office de commis d’exécution des ordres émanant des  » traîtres et de mercenaires « , exhortant  » les juges intègres à assumer leur pleine et entière responsabilité en cette circonstance historique afin que la Tunisie puisse se redresser et que personne ne bénéficie de l’impunité. »

Le président de la République a dénoncé, lors de la réunion susmentionnée, les arguments et les motifs invoqués à l’appui de la lenteur des procédures et des formalités liées aux arrestations. « Néanmoins, plus besoin de vous rappeler que ces procédures ont été conçues pour garantir un procès équitable et non pour faire bénéficier certains de l’impunité », a averti Saied. « Nous réitérons à ce titre notre promesse de ne pas décevoir les espoirs du peuple tunisien et de demander des comptes aux coupables, à tous les coupables sans exception aucune. « a assuré Saied

Seulement 5 % des marchandises parviennent au marché de gros

La spéculation figure, également, parmi les axes évoqués par le président de la République. Seulement 5 % des marchandises parviennent au marché de gros, le reste se perd entre les mains des spéculateurs, selon le président de la République. D’après Saied  » les circuits illégaux qui contrôlent les prix, visent à exacerber les problèmes sociaux et ceci est prouvé par des aveux « .

Saied a indiqué que les récentes arrestations ont révélé  » qu’un nombre de criminels impliqués, avec preuves à l’appui, dans des complots contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat sont derrière ces crises liées à la distribution des marchandises et à l’augmentation des prix. « Ces parties sont des bandes obéissant aux ordres de traîtres et de mercenaires « , a-t-il fait savoir, soulignant que  » ces bandes ne se soucient pas des affamés ou des pauvres, parce qu’ils n’ont aucun sentiment ou appartenance à ce pays « . « L’état ne restera pas les bras croisés devant ceux qui exacerbent les problèmes sociaux en augmentant les prix et en stockant les produits de base « , a averti Saied.

Ghada DHAOUADI