Dans le contexte de sa campagne de solidarité avec la communauté subsaharienne en Tunisie, lancée depuis environ une semaine, l’association Calam a fait l’objet de nombreuses menaces sur les réseaux sociaux. Certains internautes ont partagé, dans des groupes Facebook, des captures comprenant les coordonnées de l’association, notamment le numéro mis à la disposition des personnes souhaitant contribuer à cette campagne et son adresse. Dans les commentaires, plusieurs individus ont présenté des termes violents en incitant à agresser les membres de la campagne et de l’association et ont également appelé à prendre d’assaut les locaux de Calam et acquérir les dons.

Interviewée par le Temps News, la présidente de Calam Feryel Charfeddine a indiqué que la campagne de solidarité avec la communauté subsaharienne en Tunisie a été lancée en coordination avec un certain nombre de jeunes de l’Afrique de l’ouest qui devraient, selon ses mots, être aux premiers rang en raison de leur appartenance étroite à la communauté affectée. En ce qui concerne les menaces sur les réseaux sociaux, notre interlocutrice a insisté sur le fait que la poursuite de cette campagne solidaire est plus importante que tout. 

« Suite à la propagation des discours racistes et haineux sur les réseaux sociaux et de nombreuses agressions enregistrées, nous avons décidé de lancer une campagne permettant d’assurer les besoins de nombreuses familles qui se sont trouvées brusquement bloquées. En fait, nous avons enregistré des cas d’arrestations arbitraires, des états de panique chez plusieurs individus d’origine subsaharienne qui ne peuvent pas sortir de chez eux de peur d’être agressés, des femmes subsahariens enceintes dans des situations très critiques et qui ne peuvent pas se diriger vers l’hôpital, des enfants âgés de moins de 10 ans qui ont passé 48 heures sans nourriture…Et là, je veux Je veux souligner que les auteurs de diverses attaques et agressions n’ont pas fait de différence entre migrants réguliers et irréguliers et il s’agit aussi de certaines familles qui ont été virées de leur maison par les propriétaires malgré la légalité de leurs statuts », a-t-elle expliqué. Et d’ajouter : « On a commencé de cibler notre équipe petit à petit sur les réseaux sociaux jusqu’au moment où une membre de Calam a remarqué la présence de deux personnes devant nos locaux. D’accord ils étaient en train d’appeler d’autres personnes pour les joindre. Ensuite, les choses ont évolué et des inconnus ont essayé d’enfoncer la porte pour accéder au siège de notre association. Pour notre part, nous avons pris toutes les mesures légales nécessaires et nous comptons poursuivre en justice certains groupes et certaines structures ayant joué un rôle principal au niveau de la diffusion de propos haineux et des discours à caractère raciste. D’autre part, je veux noter que l’interaction sécuritaire avec notre affaire était positive et que le chef du poste de police était très coopératif ». 

Comme dernier message et en affirmant que l’équipe de l’association va «  gérer la question des menaces et l’intégrité physique des membres et nous nous débrouillerons, mais la poursuite de cette campagne solidaire reste plus importante que tout », Feryel Charfeddine a appelé toute personne souhaitant contribuer à « consulter la page Facebook officielle de Calam tout en mentionnant que la liste des besoins s’élargit jour après jour et que l’association n’accepte que des dons et des contributions en nature et n’accepte pas de l’argent ».

Rym