« Les comploteurs contre la sécurité interne et externe de l’Etat ne peuvent continuer à faire figure de victime », avait indiqué le président de la République Kais Saied lors d’une réunion  avec la ministre de la Justice, Leila Jaffel. Et d’ajouter que la vraie victime est le peuple qui se trouve dépossédé de son droit à la santé et des attributs d’une vie digne. Il est, donc, de son droit de « demander des comptes dans le respect de la loi à quiconque viole ses droits et acquis », selon Saied.  Depuis plusieurs jours, plusieurs parties politiques ont été arrêtés. Le 2 mars 2023, le dirigeant du mouvement Ennahdha, Habib Ellouze, a été arrêté selon une déclaration de l’avocat et l’ancien dirigeant d’Ennahdha Samir Dilou accordée à l’agence TAP.  » Je ne pense pas qu’il ait été arrêté dans le cadre de l’affaire du complot contre l’Etat « , a ajouté Dilou, affirmant que le motif de l’arrestation demeure inconnu.
L’arrestation a été effectuée par une brigade spéciale de la police judiciaire d’El Gorjani, sur ordre du ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis, selon la même source.

 

Washington tire la sonnette d’alarme

Le département d’État américain a dénoncé jeudi « l’escalade » en Tunisie après une vague d’arrestations d’opposants, s’inquiétant d’informations faisant état de poursuites pénales engagées contre des personnes ayant eu des contacts avec des diplomates de l’ambassade américaine à Tunis, lit-on sur le site de « France 24 ».

« Nous nous inquiétons d’informations selon lesquelles des poursuites pénales ont été engagées contre des individus en Tunisie, résultant apparemment de leurs réunions ou conversations avec des membres de l’ambassade des États-Unis », a déclaré jeudi 2 mars le porte-parole du département d’État américain, Ned Price. « Cela fait partie comme je l’ai déjà dit d’une escalade dans les arrestations de personnes perçues comme étant critiques du gouvernement » tunisien, a-t-il ajouté devant la presse, d’après l’agence AFP.

Il s’est refusé à identifier les personnes concernées ni à détailler les circonstances entourant ces contacts, mais les a justifiés en soulignant que « toutes nos ambassades, et (tous) nos diplomates à travers le monde » vont à la rencontre de personnalités diverses dans tous les pays, selon la même source.

Suite à ce qui a été rapporté par certains médias et sur les réseaux sociaux concernant la poursuite en justice de quelques personnes pour avoir pris contact avec des missions diplomatiques accréditées à Tunis, le Ministère des Affaires Etrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger a rappelé, mardi, que la Tunisie tient à faciliter le travail et les contacts des missions diplomatiques accréditées auprès d’elle afin de promouvoir les relations d’amitié et de coopération avec les pays frères et amis, et ce, dans le respect des exigences de la Convention de Vienne sur les Relations Diplomatiques, qui stipule clairement le devoir des diplomates de respecter les lois du pays auprès desquels ils sont accrédités et de ne pas s’immiscer dans ses affaires intérieures, lit-on dans un communiqué publié le 28 février 2023.

 

Ennahdha dénonce les dernières arrestations

Après qu’une escouade de sécurité ait perquisitionné et arrêté le leader du Mouvement Ennahda, Habib El Louz, le mouvement condamne fermement l’expansion de la campagne d’arrestations arbitraires qui a touché les symboles de l’opposition politique, a indiqué Ennahdha dans un communiqué rendu public le 2 mars 2023.

Dans un autre communiqué publié le même jour, le parti a renouvelé sa condamnation de la poursuite des arrestations arbitraires visant à semer la terreur dans l’esprit du peuple et à intimider les opposants, dans une claire violation des procédures juridiques en vigueur. Le part a appelé à mettre fin à la farce consistant à fabriquer des accusations de « complot contre la sécurité de l’État » à travers des montages orchestrés et honteux qui ne résistent pas aux preuves de culpabilité. Dans le même contexte, Ennahdha a demandé « la libération des prisonniers politiques et l’arrêt du processus de liquidation méthodique de l’opposition et de ses symboles sous le faux prétexte de la lutte contre la corruption et la responsabilité. »
Le parti a, également, appelé ses partisans et toutes les forces vives du pays à manifester pacifiquement avec force le dimanche 5 mars prochain à l’avenue de la Révolution .

Rappelons que des dirigeants du premier rang de ce mouvement dont Ali Laârayedh, Noureddine Bhiri et Sayed Ferjani ont été arrêtés récemment.

 

 

Ghada DHAOUADI