Par Samia Harrar

Pour le moins que l’on puisse dire : spectaculaire, avec l’interdiction faite aux médias, abstraction faite de la Tap et de la Télévision nationale, de couvrir la plénière inaugurale de l’Assemblée des représentants du peuple, et l’arrestation d’un député en « cavale », recherché pour faux et usage de faux, jusqu’à ce qu’il se prenne lui-même les pieds dans la « souricière » de l’ARP, en ayant eu l’outrecuidance de venir y prêter serment.

Est-ce que cela donne le ton, ou pas, à ce qui suivra : on n’en sait trop rien pour l’heure, puisque l’essentiel va se définir après. Après, cela voudra dire, lorsque les choses sérieuses vont commencer. C’est à dire lorsque le visage véritable, de la  vénérable institution se sera livré sans fards, à l’opinion publique, qui, il n’est pas superflu de le rappeler, après la malheureuse expérience de la chambre des représentants, qui avait fait des ravages, en long et en large, avant de se voir signifier son « éjection », quasi-unanimement saluée par le peuple, une certain 25 juillet 2021, et ne pouvant plus officier, du coup, a réussi à faire passer le goût, de la chose politique, à ce même « peuple » tunisien, qui a traîné du pied pour les législatives, n’étant plus capable de faire confiance, à ceux qui, hier, l’avaient trahi, sous cette même « coupole » au Bardo, qu’il ne veut, même plus voir s’afficher en couleurs.  Est-ce qu’il changera d’avis ? Il est encore trop tôt pour en juger.  D’autant que la configuration de l’ARP, qui n’obéit plus au système des « blocs » qui ont vécu, après avoir fait montre de leurs limites, va obéir, désormais, à d’autres considérations, lesquelles, à leur tour, devront expérimenter en chemin, leurs « atouts » ou leurs « manques », lorsqu’il faudra « plancher », sur les questions qui intéressent le Tunisien lambda. Et qui pourront influencer son devenir. Un « devenir », aujourd’hui mis entre-parenthèses : il y a, effectivement dans la vie, des postures plus confortables. Justement, c’est là le propos, et il faudra y travailler.  En revanche, pour ce qui concerne le fameux « front du salut » : couverture trop courte du parti Ennahdha, qui « communique » à tout va, pour clamer haut et fort, son refus, d’une ARP qui serait née d’un « coup d’État » (sic), il va falloir qu’il ravale sa fierté, et reconnaisse son aveuglement, car il a perdu, et continue de brasser de l’air, pour se donner l’illusion d’exister.  Cela étant dit, et pour ce qui concerne le président Saied, qui a montré, avec son déplacement impromptu à Jendouba, hier, à l’heure où l’Assemblée des représentants du peuple, inaugurait sa séance, qu’il était déjà passé à autre chose, les véritables défis ne font que commencer.