En Tunisie comme ailleurs, une rencontre de football ou d’une toute autre discipline sportive est régie « normalement » par des textes et des lois devant être appliqués rigoureusement et à la lettre par les directeurs de jeu (arbitres). Il n’en reste pas moins qu’il existe, en effet, un écart immense entre les commandements de la loi et la réalité sur les terrains.

Lors de la récente rencontre à Gafsa entrant dans le cadre de la compétition de la Nationale B (EGSG-ESZ), l’entraineur de l’équipe visiteuse Kaïs Zouaghi fut victime d’une grave agression ayant mis son pronostic vital, sa vie en péril. Un lourd projectile provenant des travées lui causa une large entaille du cuir chevelu avec une hémorragie massive et perte de connaissance. Il fut amené dare dare par la protection civile à l’hôpital pour y recevoir les soins d’urgence. Encore heureux qu’il n’y ait pas eu une EMBARRURE (fracas de la boite crânienne et perte de substances cérébrales). A titre d’exemple, Nader Daoued l’entraineur adjoint de l’Espérance Sportive de Tunis avait subi le même sort, au 15 Octobre de Bizerte, avec trois points de suture à la clé. L’arbitre ordonnant dès lors la poursuite du match.

Question qui reste : que prévoient, au fait, les lois en vigueur en cas de l’existence de comportements agressifs et/ou d’agression pendant un match de football en Tunisie ?

En effet, en cas d’une agression lors d’une rencontre d’un officiel porté sur la feuille du match de la part du public présent appartenant aux deux équipes en présence (corps arbitral, entraineurs, joueurs, staff médical, cadre administratif, etc.), l’arbitre doit impérativement arrêter les débats. Avec perte sur le tapis du club local (0-2), trois matches à huis clos hors des bases à 150 Km. Le ST, le CS Chebba et Oued Ellil en ont fait les frais. Ainsi, selon la loi en vigueur, la ligue devrait appliquer le même barème avec les centristes et allouer les trois points de la victoire au Zarzisiens (EGSG-ESZ : 0-2).

Les textes étant des plus clairs, des plus explicites, l’on se demande alors pourquoi Yosri Bou Ali (CAB-EST) et Mehrez Melki (EGSG-ESZ) n’avaient pas « osé » appliquer le règlement et renvoyer les 22 acteurs aux vestiaires ? Ignorance des lois, absolument pas. Peur de la réaction du public local, probablement…

Le jour où nos directeurs de jeu oseraient enfin appliquer rigoureusement les textes passant outre la pression, l’influence voire les menaces non voilées des uns et des autres, ce jour-là peut-être parviendrait-on à juguler et à mettre un terme péremptoire à cette violence récurrente mettant en péril la vie de nos sportifs de tous bords quelles que soient leur appartenance, la cape qu’ils portent. Serait-ce trop demander ?

Abou Oussama