Malgré les fonds importants alloués par l’État tunisien, depuis l’indépendance du pays, pour améliorer l’infrastructure et les conditions de la santé publique, le système de santé tunisien continue de souffrir de nombreuses insuffisances. De nombreux hôpitaux en Tunisie font face à des problèmes d’infrastructures qui mettent en danger la vie des patients, tels que des installations délabrées et un manque d’entretien régulier. Des drames ont eu lieu qui ont mis en lumière les lacunes majeures de ces hôpitaux, notamment l’effondrement d’une partie du faux plafond à l’hôpital de Kasserine le 2 avril 2023

Le ministère de la Santé a annoncé, dans un communiqué rendu public le 4 avril 2023, l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités et les causes de l’effondrement d’une partie du faux plafond du passage reliant le nouveau service d’urgence aux autres services de l’hôpital régional de Kasserine.

Dans le même contexte, le ministère a indiqué que les équipes techniques centrales et régionales sont intervenues immédiatement et en urgence dimanche soir 2 avril 2023 pour protéger les citoyens et le personnel de l’établissement hospitalier.

Une partie du faux plafond du nouveau service d’urgence de l’hôpital régional de Kasserine s’est détachée dimanche en raison d’un courant d’air violent, provoquant un écart entre les plaques, a expliqué le directeur régional de la santé Abdelghani Chaabani dans une déclaration accordée à l’agence TAP. Selon la même source, l’équipe de maintenance de l’entreprise responsable de l’installation des faux plafonds avait été dépêchée sur place pour effectuer les réparations nécessaires.

Aménagé moyennant un budget d’environ 5 millions de dinars, le nouveau service d’urgence de l’hôpital régional de Kasserine est entré en exploitation le 9 mars dernier. Il comprend 6 lits de réanimation, 12 lits de surveillance, 6 salles d’examen des patients et des salles de soins, ainsi que d’autres installations sanitaires.

Chiffres et lettres

L’État tunisien consacre un budget important au secteur de la santé afin d’améliorer les infrastructures et les conditions de la santé publique dans le pays.

En effet, les dépenses nominales pour la santé en 2021 ont atteint 2,840 millions de dinars, ce qui représente une augmentation nominale de 5 pour cent par rapport à 2020, et une augmentation totale de 182 pour cent par rapport à 2010. Entre 2019 et 2020, nous observons une forte augmentation de 21 pour cent en réponse au choc imposé par la pandémie. Cependant, en termes réels, cela représente une augmentation de 13 pour cent sur la même période, avec un taux de croissance annuel moyen de 2 pour cent. Même si cela montre de réels progrès, la garantie d’améliorations durables demande des efforts plus importants, selon le rapport intitulé « analyse budgétaire : Santé, période 2010-2021 » et publié par l’UNICEF.

D’après les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique, publiés en 2021 et mis à jour le 24 novembre 2022, le système de santé tunisien est composé de différents types d’établissements. On compte ainsi 23 hôpitaux généraux, 11 instituts, centres et hôpitaux spécialisés, 35 hôpitaux régionaux et 110 hôpitaux de circonscription. En outre, le pays dispose de 2113 centres de base.

Ghada DHAOUADI