Fondée en 2011, l’association tunisienne « Aswat Nissa » a fêté, ce vendredi 7 avril 2023, son 12ème anniversaire. Durant 12 années de luttes pour défendre les femmes sur plus d’un plan, l’association féministe a organisé diverses actions et activités destinées aux femmes actives dans plusieurs domaines, abordant de nombreuses questions relatives aux violences faites aux femmes sur le plan social, économique et politique. D’autre part, Aswat Nissa s’est attachée, au sein de la Dynamique Féministe, à intensifier les efforts et à renforcer le travail avec ses partenaires dans le but de dénoncer la croissance du phénomène du féminicide. 

Pour rappel, la Dynamique Féministe est composée des associations suivantes : l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), Femmes et Citoyenneté El Kef, Aswat Nissa, le groupe Tawhida Ben Cheikh, Joussour El Kef, L’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement (AFTURD), l’association Amal pour la mère et l’enfant, Beity et Calam. 

En octobre 2022, Aswat Nissaa a créé son premier espace culturel féministe portant le nom « Aswat sur le toit ». En annonçant que cet espace va représenter un endroit de dialogue féministe où les artistes peuvent présenter leurs œuvres et en discuter avec le public, l’association a également mentionné qu’il s’agit d’un projet visant à « incarner le rôle de l’art dans la lutte contre certaines images stéréotypées des femmes et des hommes » et à « briser les contraintes sociétales dépassées » à travers les performances qui se tiendront tout au long de l’année. 

Parmi ses récentes activités, Aswat Nissa a contribué à l’organisation du Congrès des ouvrières agricoles qui s’est tenu le 7 mars 2023 à Tunis sous le titre : « Lutte continue pour nos droits économiques et sociaux ». Dans ce contexte, l’association avait publié un document directif autour du transport des travailleuses dans le secteur agricole intitulé « Transport des travailleuses dans le secteur agricole : Vers la législation et la consolidation des droits ». Tout en mentionnant que ce document a été rédigé en coopération avec l’entreprise de recherche et de formation Pandora Consulting, Aswat Nissa a considéré que la question du transport agricole en Tunisie représente une « affaire socio-économique qui touche la subsistance de toute une couche sociale de femmes travaillant dans le secteur agricole ». Comprenant 15 pages et visant à mettre en évidence le lien entre la violence économique subie par les ouvrières agricoles et le problème de leur transport, ce document a abordé dans son introduction la représentativité des femmes au niveau de la main-d’œuvre agricole qui a atteint 58% et le rôle principal qu’elles ont joué pour garantir la sécurité alimentaire des familles les plus pauvres vu qu’elles consacrent une grande partie de leurs revenus à l’alimentation, la santé et l’éducation des autres membres de leurs familles, y compris les enfants.

Actuellement, et en marge du mois de Ramadan, l’association est en train d’organiser une série de soirées ramadanesques, et ce, dans le cadre de son événement intitulé « Layali Aswat Ennasaweya ». La première soirée de cet événement ramadanesque féministe s’est tenue le 30 mars dernier où un débat portant le titre : « Les mécanismes psychologiques de l’instrumentalisation de la religion : entre domination et réconciliation » a eu lieu en présence de la docteure psychothérapeute Sondos Gharbouch. La deuxième soirée du 6 avril, avec au programme un débat intitulé : « La femme et la religion entre le Fiqh et la spiritualité » a été organisée dans les locaux de l’association en présence de l’universitaire Olfa Youssef. 

Rym CHAABANI