Le 6 avril dernier, le collectif de défense des personnes incarcérées dans l’affaire dite de complot contre la sécurité intérieure a indiqué que ces personnes ont décidé de ne plus quitter la prison, ni pour aller a tribunal, ni pour aller à l’hôpital. Les détenus déplorent en effet des pratiques « inhumains » et avilissantes. Nous en avions fait état sur nos pages.

Maintenant c’est l’Autorité générale des prisons et de la réhabilitation qui dément ces allégations.

C’est que l’affaire du complot contre la sûreté de l’État en Tunisie est une affaire de grande envergure qui a ébranlé le pays en profondeur et suscité de nombreuses réactions des parties politiques. Les Tunisiens suivent de près les derniers développements de l’affaire du complot contre la sûreté de l’État, désireux de comprendre les tenants et les aboutissants de cette affaire ayant impliqué plusieurs parties. Entre temps, il y a ces versions autour des conditions de détention des personnes arrêtées.

Ramzi Kouki, le porte-parole officiel de l’Autorité générale des prisons et de la réhabilitation, a nié samedi 8 avril 2023 les rumeurs circulant sur les mauvais traitements infligés à certains détenus dans les établissements pénitentiaires.

Il a affirmé que l’Autorité ne poursuivrait toute personne diffusant de fausses nouvelles ou cherchant à porter atteinte à l’institution.

Kouki a expliqué, dans une déclaration accordée à « Mosaïque FM » le 8 avril 2023 qu’en ce qui concerne les informations circulant sur des mauvais traitements infligés à certains détenus, l’autorité générale les nie catégoriquement et affirme que les conditions de détention sont normales et répondent aux normes internationales en matière de droits de l’homme ». Selon la même source, l’autorité confirme également que les allégations concernant l’état de santé de certains détenus sont fausses et que l’aspect sanitaire est d’une grande importance pour elle, à travers le suivi quotidien de la santé ».

Dans le même contexte, Kouki a précisé que « l’autorité se distancie de toutes les polémiques, quelles que soient leur nature ou leur source, et s’engage à la neutralité de l’administration. Elle confirme également son engagement à remplir ses fonctions et ses missions et à poursuivre toute personne diffusant de fausses nouvelles ou cherchant à porter atteinte à l’institution « .

Rappelons que le collectif de défense des personnes arrêtées dans l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’Etat a annoncé, le 6 avril 2023, que ces derniers refusent de quitter leur lieu de détention sous aucun prétexte, et ce, à partir du jour susmentionné.
Cette décision a été prise en protestation contre les conditions de transport des personnes concernées. Il s’agit de Chaima Aissa, Ghazi Chaouchi, Issam Chebbi, Khayem Turki, Jawhar Ben Mbarek, Abdelhamid Jelassi, RIDHA Belhaj et Lazhar Akermi.
Le collectif avait indiqué que la direction de la prison fait exprès de choisir ce que ses clients qualifient de  » voiture de la torture  » dans leurs sorties pour être entendus par le juge d’instruction, conduits au tribunal ou encore pour aller à l’hôpital.
Selon la même source, ce véhicule est destiné aux criminels dangereux et aux terroristes et qu’il comporte à l’arrière une cage métallique ne pouvant accueillir qu’une seule personne.
Pour leur part, les détenus ont affirmé que leur décision est maintenue tant que la direction de la prison d’El Mornaguia ne leur assure pas de meilleures conditions de déplacement pour préserver leur santé physique et mentale.

Ghada DHAOUADI