Le président de la République Kais Saied, a affirmé que la Tunisie, grâce à la conviction de son peuple de la souveraineté de sa décision « est capable d’éclaircir la situation à ceux qui cherchent l’ambiguïté ». Dans un communiqué rendu public jeudi par la présidence de la République, Saied a ajouté lors de son entretien avec la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, que certains œuvrent afin de mettre en échec chaque projet, « parce que leur seul projet est d’attiser les tensions alors qu’ils savent très bien qu’il n’y a aucun écho ni à leur discours ni à leur action».

Selon la même source, la réunion a porté sur un ensemble de questions relatives au déroulement des activités des structures du gouvernement ainsi que des questions portant sur l’équilibre financier de l’Etat. Saied a souligné, dans ce même ordre d’idées, l’importance d’assurer l’équilibre tout en préservant les droits des citoyens et la paix sociale. Le président de la République a rappelé, à ce propos, l’attachement du peuple à la souveraineté de l’Etat. La réunion a porté aussi sur les allocations mobilisées pour la réalisation nombre de projets. Saied a signalé à cet effet, que ni les projets ont été réalisés, ni l’argent a été dépensé à cause des mauvais choix.

« Diktats inacceptables »

Kais Saied ne cesse d’insister sur la paix sociale. D’ailleurs, même récemment, en déplacement à Monastir. Concernant le prêt de l’FMI, le président, avait déclaré devant la presse, « Les diktats du FMI sont inacceptables ».  « La Tunisie n’est pas à vendre, elle est pour les Tunisiens ». a-t-il dit. Le président a appelé les Tunisiens à « faire preuve de responsabilité et à préserver la paix sociale » : « Le monde doit comprendre, tout comme les institutions financières telles que le Fonds monétaire international, que les êtres humains ne sont pas des chiffres ou une série de nombres à soustraire ou à additionner. La paix civile existe. Nous voulons que le monde respecte la volonté du peuple« … Alors que l’inflation avoisine les 10 % depuis plusieurs mois, la baisse des subventions sur les produits de base risque d’entraîner une augmentation constante des prix et par conséquent, entraîner également la baisse du niveau de vie des citoyens. On se demande alors, comment espérer une paix sociale dans ce contexte de grave crise économique, politique et sociale ?

Malheureusement, la crise économique par laquelle passe la Tunisie, est aussi liée à la crise mondiale qui a été accentuée par la guerre en Ukraine. C’est clair que les pays pauvres sont toujours les premiers à souffrir des répercussions de la guerre. D’ailleurs, même le taux de chômage ne cesse d’augmenter. Les sociétés ne peuvent plus assurer de payer tous les salaires. De ce fait, plusieurs se trouvent au chômage. Et comme les prix ne cessent d’augmenter, les ménages peinent de plus en plus à finir le mois. La paix sociale rime avec épanouissement et sérénité sociale. Or nous sommes bien loin de l’épanouissement. Rien ne va en ce moment en Tunisie. La plupart des secteurs sont en difficulté, notamment le secteur de la santé, de l’enseignement, de l’agriculture…

« Respecter la volonté du peuple »

Cependant cette situation ne peut plus durer. Face au blocage du prêt de l’FMI, (qui ne résoudra pas grand-chose), le gouvernement devra songer à d’autres solutions et réformes urgentes pour alléger cette crise. Dans ce contexte, le président de la République a insisté sur la nécessité de « trouver des mécanismes » pour éviter que la levée des subventions ne pèse sur « ceux qui en ont besoin ». Entre autres, Saied a souligné l’impératif de restituer les fonds spoliés et détournés à l’étranger, qui selon ses dires permettront de sortir le pays de la crise. Il a appelé les banques étrangères à restituer l’argent en leur possession. « Pour quelle raison l’étranger refuse de nous restituer notre argent ? Il s’agit des biens du peuple tunisien… Et de lancer: « nous demandons à la communauté internationale de respecter la volonté du peuple et il ne s’agit, aucunement, d’une faveur de sa part ».

La paix sociale en Tunisie dépend de la capacité du pays à résoudre les défis économiques, politiques et sociaux auxquels il est confronté. Pour le moment, la paix sociale est un sujet complexe qui dépend de beaucoup de facteurs. Espérons que les choses iront pour le mieux et que la situation se débloquera petit à petit.

Leila SELMI