Le président de la Ligue tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme (LTDH), Bassem Trifi, a été convoqué hier jeudi pour comparaître ce vendredi 28 avril devant la Brigade d’investigation dans les crimes terroristes, à titre « de renseignement ». Propagée rapidement sur les réseaux sociaux, cette nouvelle a suscité un énorme élan de solidarité avec Trifi, attisant par la même occasion la colère de certains avocats et juristes qui ont exprimé leur rejet de cette démarche en soulignant que toute procédure judiciaire engagée contre un avocat doit être conforme à certaines mesures fixées par la loi. 

Pour sa part, Bassem Trifi a annoncé jeudi soir, à travers une publication partagée sur sa page Facebook, qu’il ne répondra pas à cette convocation en mentionnant que sa décision est prise sur la base d’un ensemble d’arguments professionnels et juridiques et pour des raisons procédurières. 

D’après ses mots, il s’agit, d’une part, de la « nécessité de l’application de loi, du respect de ses procédures et du respect du droit de la défense, du secret professionnel et du droit régissant la profession d’avocat », et d’un autre côté du « devoir de préserver les secrets de ses clients, auquel il s’était engagé depuis son assermentation en tant qu’avocat ». 

« Après avoir reçu la convocation et après avoir discuté l’affaire avec le bâtonnier et quelques collègues, j’ai décidé de ne pas comparaître. En fait, j’ai passé une importante période de ma vie à étudier et à pratiquer la loi, et je sais très bien que la comparution se fait à titre de témoin ou d’accusé. Pour cette raison, je refuse de comparaître à titre de renseignement », a-t-il expliqué lors d’une déclaration accordée vendredi matin à la Radio IFM.

Rym CHAABANI