Violences conjugales ? Plutôt crimes inqualifiables. Ne serait-ce que ces derniers mois, Le 15 avril 2023, une femme a été tuée à El Menzah 6 par son mari. Le 13 avril 2023, Souad Souidi a été étranglée par son mari à Kairouan. Et il ne faut pas oublier le crime le plus récent dont la victime est Sabrine, une femme enceinte de 30 ans, assassinée par son conjoint le 7 mai 2023 à Sousse.

La violence conjugale est un phénomène répandu en Tunisie. Des coups et des gifles jusqu’aux meurtres, les maris utilisent tous les moyens pour torturer leurs femmes. Un simple malentendu qui se transforme en quelques minutes en un crime dont la femme est souvent la victime. Malheureusement, ce n’est pas un phénomène récent.

On en entend parler depuis des années et les lois et les punitions judiciaires n’ont pas réussi à les limiter ou à y mettre fin. Les yeux fixés sur l’écran de la télévision ou du téléphone, le citoyen lambda reste choqué devant ces scènes traumatisantes de crimes. Les analystes ont beaucoup travaillé sur ce fléau, de nombreuses études psychosociales ont été réalisées, des associations et des organisations ont tiré la sonnette d’alarme, mais en vain !

Qu’est-ce qui pousse ces hommes à commettre ces crimes ? Quelle est la cause de leurs disputes ? Est-ce un cumul de problèmes entre les couples ou un problème qui ne peut pas être résolu ? Pourquoi n’ont-elles pas envisagé le divorce lorsque leur relation de couple a connu une détérioration ? Ces questions ne sont pas importantes, nous ne devons pas chercher les « pourquoi » car ceux qui ont recours à la violence et commettent des crimes n’ont aucune excuse. Il faut plutôt chercher les « comment ». Comment mettre fin radicalement à ce phénomène. Comment donner une voix aux sans-voix ? Comment prendre des mesures de précaution pour ne plus en entendre parler ? Le drame de Refka Cherni reste gravé dans les mémoires comme un événement qui a profondément marqué la société civile.

Mais ce n’est pas le seul crime. Plusieurs autres ont eu lieu depuis. Le 15 avril 2023, une femme a été tuée à El Menzah 6 par son mari. Le 13 avril 2023, Souad Souidi a été étranglée par son mari à Kairouan. Et il ne faut pas oublier le crime le plus récent dont la victime est Sabrine, une femme enceinte de 30 ans, assassinée par son conjoint le 7 mai 2023 à Sousse.

Le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes Âgées a été informé que, dans le cadre du suivi du meurtre atroce de Sabrine les services de la délégation régionale et du bureau régional de protection de l’enfance à Sousse ont été chargés de former une équipe d’intervention pour prendre en charge les enfants de la victime et prendre les mesures nécessaires pour les protéger. Selon un communiqué rendu public le 8 mai 2023, l’équipe d’intervention compte visiter la famille le même jour et deux spécialistes en psychologie du Centre Intégré de la Jeunesse et de l’Enfance de Sousse et du Complexe de l’Enfance à Akouda seront mobilisés pour prendre en charge les enfants de la victime sur place et les accompagner dans leur retour à l’école et garantir leur intérêt supérieur.

Selon la même source, la victime est mère de quatre enfants âgés de 11, 9 et 8 ans qui étudient à l’école primaire, ainsi qu’un enfant de trois ans. Ils sont actuellement sous le choc et sont pris en charge par les grands-parents paternels. La justice a pris en charge l’affaire et le mari a été détenu conformément aux dispositions de la loi fondamentale n°58 relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes. Le délégué à la protection de l’enfance poursuit sa coordination avec la Justice de la famille pour prendre les mesures nécessaires pour protéger l’intérêt supérieur des enfants de la victime, lit-on dans le communiqué susmentionné. Et d’ajouter que le ministère coordonnera ensuite avec les autres structures et autorités compétentes sur le terrain pour assurer un suivi de la situation des enfants de la victime et les soutenir en utilisant les mécanismes de prise en charge psychologique et éducative ainsi que les programmes du ministère pour l’autonomisation économique et sociale.

A noter que le décret gouvernemental n° 2020-582 du 14 août 2020, relatif aux centres de prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence vise à mettre en place les mesures susceptibles d’éliminer toutes formes de violence à l’égard des femmes fondée sur la discrimination entre les sexes afin d’assurer l’égalité et le respect de la dignité humaine, et ce, en adoptant une approche globale basée sur la lutte contre les différentes formes de violence à l’égard des femmes, à travers la prévention, la poursuite et la répression des auteurs de ces violences, et la protection et la prise en charge des victimes, selon le premier article.

Ghada DHAOUADI