La fédération générale de l’enseignement secondaire a annoncé, dans un communiqué publié aujourd’hui à l’issue de la réunion de sa commission administrative, le maintien de la rétention des notes du premier et du deuxième trimestre de l’année en cours, tout en laissant la porte ouverte à compris.

La fédération rattachée à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a précisé que les membres de la commission administrative sectorielle ont jugé que les propositions faites par le ministère lors des dernières séances de dialogue sont « en dessous du seuil minimal des revendications des enseignants qui aspirent à améliorer leur situation matérielle ».

Elle a précisé dans ce cadre que le ministère de tutelle est appelé à améliorer ses propositions en ce qui concerne les revendications ayant un impact financier et à établir un calendrier précis pour la mise en œuvre des diverses mesures, tout en appelant à la tenue de nouvelles séances de dialogue à ce sujet.

La fédération, qui n’a pas encore décrété la rétention des notes du troisième trimestre, a d’autre part décidé de maintenir ouverte la réunion de sa commission administrative sectorielle pendant un délai maximal d’une semaine, pour permettre d’éventuels compris. Passé ce délai, de nouvelles décisions devraient être prises pour défendre les droits des enseignants.

La fédération générale de l’enseignement secondaire revendique le doublement de l’indemnité spécifique, de la prime de la rentrée scolaire et de la contrepartie financement des grades accordés aux enseignants dans le cadre de l’avancement professionnel pour compenser la détérioration du pouvoir d’achat des éducateurs.

Calculs politiques ?

Elle réclame également l’annulation d’un concours exceptionnel organisé par le ministère de l’Education pour désigner les directeurs des établissements éducatifs, en violation d’un accord conclu en juillet 2011 avec la partie syndicale sur l’attribution des fonctions administratives, ainsi que la régularisation de la situation des enseignants suppléants, la création d’une commission bipartite chargée de déterminer une liste des maladies lourdes ouvrant la voie à un départ à la retraite à 55 ans et l’octroi d’une indemnité de permanence au profit des directeurs des établissements éducatifs secondaires.

La fédération exige d’autre part la mise en œuvre d’un accord conclu le 9 février 2019 avec le ministère qui prévoit l’octroi d’une promotion exceptionnelle aux enseignants ayant effectué des travaux de recherche ainsi que l’augmentation des budgets des collèges et des lycées.

Elle plaide aussi pour le versement de certaines indemnités liées à l’avancement professionnel et à lancer des négociations sur la mise en place du Conseil supérieur de l’Education, la promulgation d’un décret-loi incriminant les agressions contre les enseignants et l’ensemble des intervenants dans les établissements éducatifs.

A noter par ailleurs que la fédération générale de l’enseignement de base avait décidé de son côté, mardi, de poursuivre la rétention des notes du premier, du deuxième et du troisième trimestre de l’année scolaire 2022/2023 pour dénoncer les « atermoiements » du ministère de tutelle et son « refus d’engager un dialogue sérieux » sur les revendications des enseignants du primaire. Cette fédération a également fait savoir que des mouvements de protestation seront entamés et une journée de colère seront organisés avant la fin de l’année scolaire, tout en réaffirmant sa prédisposition à un dialogue sérieux et responsable.

Le président Kaïs Saied avait souligné récemment que la rétention des notes décidée par les syndicats de l’enseignement secondaire et primaire constitue un moyen de protestation « inacceptable », indiquant au passage que ce blocage « ne devrait pas durer afin que les jeunes générations ne deviennent pas une victime collatérale de certains calculs politiques ».

 

Walid KHEFIFI