Par Samia Harrar

Elle avait l’âge d’aller à l’école : Layan  avait juste dix ans. Et pour la Palestine, comme pour les Palestiniens, elle représentait l’espoir, l’avenir et le futur. Parce que c’était une enfant. Et qu’un enfant, c’est la continuation, le devenir. Et la possibilité d’un monde pour demain. C’est sans doute ce que vise Israël, qui, plus que jamais aujourd’hui, cible les enfants. Pour être sûre qu’il n’y aura pas de demain pour les Palestiniens.

Un visage d’enfant, et parce qu’il est Palestinien, ça fait peur à Israël, mais elle ne s’en émeut pas : ce n’est pas son enfant. Et puis, Netanyahou avait promis, avec sa coalition de sanguinaires, qu’il achèverait le « travail ». Pour que les ambitions,  jamais assouvies, de l’entité sioniste, ne rencontrent plus aucun « obstacle » sur leur chemin.  Plus d’entraves, puisque ce qui restera de la Palestine, pour les Palestiniens, quand il aura fini, ressemblera à peine à un « mouchoir de poche ».  C’est alors que l’objectif final sera atteint. Ou presque ?

Elle avait l’âge de rêver, l’âge d’espérer que demain sera meilleur qu’aujourd’hui, parce que c’était son droit de rêver, comme rêvent tous les enfants.  Israël en a décidé autrement, en bombardant sa maison, le mercredi 10 mai 2023. Israël qui pilonne Gaza, depuis combien de jours déjà ?

Les Gazaoui ont arrêté de compter. A l’instar de tous les Palestiniens, qui ont fini par comprendre, parce qu’ils y ont été acculés, que, pour les pays puissants, la justice a toujours deux visages. Et qu’ils ne pourront compter sur eux-mêmes, pour arracher leur liberté.  Au prix de combien de souffrances ? Combien de morts, combien d’années, avant que justice ne soit faite, et qu’ils puissent recouvrir leurs terres spoliées, et avec leurs terres, la Patrie bafouée ?

Justice. Ce mot ne veut plus dire grand-chose. Et comme il sonne « creux » lorsqu’il s’agit de la Palestine occupée !  Une justice à géométrie variable, et une « compassion », à géométrie variable, aussi, qui détourne ses yeux, de la vérité, parce qu’elle a pris l’habitude de s’arranger du mensonge, pour se refaire une « conscience », sur le dos des Palestiniens.  Pour le coup, celui qui « ose » critiquer la politique expansionniste et assassine du gouvernement israélien devra en prendre pour son « grade » :  il sera, « estampillé » antisémite. Et une fois renvoyé dans cette « case », ce sera lui, qui deviendra le coupable tout désigné. Mais Layan, est-ce qu’elle était coupable, elle qui n’a pas eu le temps de grandir, ni de pouvoir entendre une réponse à une seule question : toute cette injustice, pourquoi ?

Layan Medoukh n’a jamais connu la liberté. Sous la prison à ciel ouvert, à Gaza, la petite fille : l’enfant aux yeux si tristes sur la photo, n’aura pas eu le temps de courir derrière les papillons, ni de cueillir des fleurs dans un champ, puisque, de toute façon, elle risquait sa vie à chaque pas, étant sous le « joug » d’un Occupant sans foi ni loi : c’est lui qui décidera si elle doit vivre ou mourir puisque cela ne lui pose, aucun cas de conscience, de tuer des enfants.  Ah oui, n’est-ce pas : il ciblait des « terroristes » cachés dans sa maison.  Car, n’est pas « résistant » qui veut. Quand c’est un Palestinien, c’est forcément un terroriste, l’envers de la « médaille », du côté d’Israël est très peu reluisant. Et même l’espoir d’une solution à deux États, vivant dans la paix, l’un à côté de l’autre, semble s’être éloignée à très grands pas…