Que se passe-t-il à l’assemblée des représentants du peuple (ARP) ? La tension est copieusement montée aux alentours. Les employés et les agents de l’instance nationale de lute contre la corruption (Inlucc) manifestent. Ils revendiquent la réintégration à leurs postes au sein de l’instance gelée depuis deux ans, comme ils réclament aussi leurs affectations dans l’administration publique. Aucun des députés ni encore aucun membre du bureau de l’ARP n’a pris l’initiative pour les accueillir. Au sein de l’ARP, la tension est également latente depuis quelques jours. Elle est de plus en plus visible après l’approbation de la proposition relative aux quotas des blocs et des députés indépendants dans les structures parlementaires. Deux jours avant, les députés indépendants se sont retirés de la plénière alors que 100 autres députés ont approuvé les modalités de représentativité des députés en générale au sein des structures du parlement.

Ainsi la présence des parlementaires indépendants est réduite, celle des blocs parlementaires est de plus renforcée au niveau des 13 commissions, mais surtout au niveau du bureau de l’ARP.Ce vote est argumenté par le premier alinéa de l’article 31 du règlement interne de l’ARP. Cet alinéa prévoit l’attribution des quotas parlementaires dans les structures, la priorité est accordée aux blocs au détriment des députés indépendants.  Ainsi, les 38 députés indépendants ne seront représentés qu’avec une deux places au maximum au lieu d’un minimum de 3 sièges comme le stipule l’article 14 du règlement interne du parlement. D’après les députés indépendants, l’approbation de cette modalité de calcul est une violation flagrante de l’article précité. L’article en question prévoit l’annonce des quotas des blocs et des indépendants dans les structures parlementaires à la première plénière qui suit celle relative à l’annonce des blocs. Hier, des députés indépendants ont organisé une conférence de presse au siège de l’ARP. Ces députés contestent la violation du règlement interne du parlement.  Mais, au delà de ce débat purement juridique, le conflit est à l’origine de nature politique. Pour la simple raison que le bras de fer observé au sein de l’ARP est engagé entre les députés indépendants et le président de l’ARP soutenu par les blocs parlementaires.  Il trouve ses origines dans le conflit initié autour de l’existence même des blocs au sein de l’ARP. Comme il s’est manifesté lors de la première plénière, consacrée aux votes pour le président de l’ARP ainsi que ses deux premiers adjoints.  Ainsi, Ibrahim Bouderbala demeure soutenu par la majorité des blocs parlementaires. Il a d’ailleurs garanti le maintien à son poste, entre autres, une présidence tout au long de son mandat grâce aux voix des différents blocs. Une bonne partie des députés indépendants votaient contre. Ils optaient pour l’élection annuelle du président de l’ARP. Sans être évoqué lors de la conférence de presse précitée, Bouderbala est ainsi accusé d’exclure les députés indépendants. Ces députés contestent ce qu’ils qualifient comme étant   des manœuvres pour réduire leur présence au bureau de l’ARP. Ils revendiquent une représentativité proportionnelle, en contre partie. Dans la foulée de ces tractations, la réaction du président de l’ARP est visiblement favorable au vote. Il faut dire que la proposition est approuvée par la majorité absolue. D’ailleurs, il appelle les députés à présenter leurs candidatures conformément à la proposition validée deux jours avant, d’autant plus qu’il souhaite l’installation des différentes structures parlementaire au cours de cette semaine. Bouderbala a déjà annoncé la levée de la séance plénière quelques minutes après son démarrage. La reprise a eu hier après midi. 

Zied Dabbar