Dans un communiqué de presse publié ce mardi 23 mai 2023, la Dynamique féministe a annoncé l’organisation d’une manifestation à caractère protestataire et solidaire devant le tribunal de première instance du Kef, demain mercredi 24 mai à partir de 9h du matin, et ce, à l’occasion de la tenue de la première audience de l’assassin de Refka Charni. 

D’après les mots du même communiqué, ce procès revête une importance primordiale étant donné que l’auteur du crime est poursuivi conformément au sens  de la loi organique n°58 de l’année 2017, qui fait l’objet d’une sorte de « réticence au niveau de l’application ».

Les composantes de la Dynamique Féministe signataires de ce communiqué sont comme suit : l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), Femmes et Citoyenneté El Kef, Aswat Nissa, le groupe Tawhida Ben Cheikh, Joussour El Kef, l’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement (AFTURD), l’association Amal pour la famille et l’enfant, Beity et Calam. 

Pour rappel, Refka Charni a été tuée le 9 mai 2021 par son mari. Âgée de 26 ans et maman d’un petit enfant, qui avait seulement 2 ans à l’époque, Refka a quitté la vie à l’hôpital après avoir reçu 5 balles tirées du pistolet de son mari. Ce crime odieux a suscité une vague de colère et de dénonciation. Sur les réseaux sociaux, certaines organisations, activistes, défenseurs et défenseuses des droits des femmes ont lancé une campagne accompagnée des slogans suivants : « Je suis la future victime … Elle s’appelle Refka … Citez son nom ! ». 

Deux ans après le meurtre de Refka, on parle aussi de Maroua, Wafa, Aïcha, Sabrine, Nadine, Nourhene, Amira, Saberine et Souad qui sont toutes victimes des violences conjugales et du féminicide. Ces femmes ne doivent pas se transformer en détails et chiffres dans des bilans analytiques, parce qu’il il s’agit essentiellement d’une justice qui doit être rendue, d’un nombre d’enfants qui doivent être pris en charge psychologiquement, de plusieurs criminels et meurtriers qui doivent être punis et responsabilisés, et d’un phénomène dangereux qui doit prendre fin à travers des solutions et des mesures radicales, efficaces et concrètes. 

Rym CHAABANI