726 migrants clandestins, dont des femmes et des enfants, ont été interceptés en mer par les garde-côtes libyens entre le 21 et le 27 mai, a fait savoir l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Un chiffre inhabituellement élevé qui s’explique notamment par les départs de centaines de migrants tentant de rejoindre l’Europe depuis les plages de l’est de la Libye.

En tout, depuis le 1er janvier 2023, ce sont près de 6 000 migrants qui n’ont pas réussi à atteindre l’Europe par la mer, dont 244 femmes et 122 enfants, selon l’OIM. Ils ont été interceptés en mer par les gardes-côtes de l’ouest du pays et ramenés en Libye. Au moins 643 personnes ont trouvé la mort en tentant la traversée et 332 sont portées disparues.

Plusieurs ONG ont fait état de violences commises par les garde-côtes libyens envers les embarcations de migrants et les bateaux humanitaires qui portent secours aux exilés. Fin mars, l’Ocean Viking révélait avoir été menacé par des Libyens en pleine mer. Ils ont tiré des coups de feu en l’air pour empêcher le navire de l’ONG SOS Méditerranée de porter secours à des exilés en détresse. Plusieurs témoignages semblables ont été rapportés ces dernières années.

Des migrants eux-mêmes ont essuyé des tirs des forces libyennes en mer, alors qu’ils tentaient de leur échapper. En février 2022, un migrant a perdu la vie et trois ont été blessés après avoir été visés par des garde-côtes libyens armés. Les Nations Unies avaient alors réclamé une enquête et promis de sanctionner les responsables. Mais à ce jour, aucune information judiciaire n’a été ouverte.

Selon l’OIM, au moins 25 000 exilés sont morts ou disparus en Méditerranée centrale depuis 2014. Cette route migratoire demeure la plus meurtrière au monde.