Après six jours de labeur et de tensions, les 138000 candidats du bac, cet important examen qui leur ouvre les portes de l’université, ont enfin lancé un soupir de soulagement, alors que les copies des épreuves se sont acheminées vers les centres de correction où elles sont entre de bonnes mains, celles des professeurs correcteurs qui sont choisis par les inspecteurs de chaque matière selon des critères de compétence et de sérieux. Entretemps, nos candidats peuvent s’offrir une pause pour savourer quelques jours au bord de la mer, ou se consacrer à des sorties en famille ou avec des copains, en attendant le résultat. Mais certains candidats, n’étant pas sûrs de leur réussite, se mettent aussitôt à une révision pour la session de contrôle.

Nul doute, candidats et leurs familles attendent avec beaucoup d’espoir une réussite à cet examen national qui ouvrirait les portes de l’avenir. Mais, comme toujours, le bac n’est pas à a portée de tous, si bien qu’on doit s’attendre, comme chaque année, à des échecs et des déceptions. Cependant, Ne pas avoir son baccalauréat ne serait pas un obstacle ceux qui veulent suivre une formation professionnelle. En effet, de nombreux cursus professionnalisants sont disponibles et accessibles sans ce précieux sésame.

Ce qu’en pensent les candidats

Le contenu des différentes épreuves continue pourtant à animer les discussions dans les familles, entre les candidats et même entre professeurs. En effet, et comme chaque année, les opinions diffèrent : les uns trouvent que les épreuves sont en général abordables ; pour d’autres, elles sont jugées plutôt difficiles ; et d’autres encore voient qu’elles sont faciles et à la portée de tout élève moyen. En attendant le résultat, certains ne cachent pas leur angoisse et ce laps de temps qui sépare l’examen du jour des résultats est difficile à supporter. On les voit alors un peu tendus, s’adonnant aux multiples spéculations et en émettant toutes sortes d’hypothèses concernant le travail qu’ils ont remis : « Et si le correcteur est sévère, et si le barème est trop dur », « si seulement j’ai 10/20 en philo, le bac est en poche », « pourtant, j’ai bien travaillé l’anglais, j’aurai certainement une bonne note ! », « J’ai peur des sciences, je n’ai pas terminé le dernier exercice ! », « Je pense avoir la moyenne quand même ! » Mille et une questions trottent dans les têtes de nos candidats.

Côté professeurs

Côté professeurs, ce n’est pas le bac qui est difficile, les épreuves sont choisies en fonction du niveau d’un élève moyen et portent sur le contenu de tout le programme officiel ; le problème est que certains lycéens ne font pas assez d’efforts pour réviser tout le programme et font tomber quelques parties importantes du cours sous prétexte qu’elles ont fait l’objet du sujet de l’année précédente ; c’est que nos élèves sont souvent victimes de pronostics erronés. Pour un élève qui a travaillé régulièrement durant toute l’année et révisé tout le programme, le bac est tout à fait abordable. Quant à la correction, elle se fait selon des critères et des barèmes bien étudiés en tenant compte du niveau général des élèves. Que nos candidats se fassent des illusions en cette période d’attente est un phénomène naturel : cela est sans doute dû à la peur de l’échec. Mais, il faut noter que certains candidats sont trop optimistes, d’autres pessimistes, c’est que les uns et les autres croient parfois avoir bien ou mal compris tel ou tel sujet et avec la proclamation des résultats, ils s’aperçoivent que ce n’était pas le cas !

Côté parents

Quant aux parents, eux qui ont beaucoup investi dans les études de leurs enfants durant leur scolarité, ils ne sont pas moins inquiets pour le résultat qu’ils attendent avec impatience. Ils ont peur que leur enfant ne puisse aller à une école supérieure ou à la faculté en raison d’un échec. Leur cœur se brise juste à l’idée de voir leur enfant échouer au bac, lui qui se réveillait à 6 heures du matin pour apprendre ses leçons et veillait jusqu’à une heure tardive pour réviser ses devoirs, sans se reposer du tout !

Pas mal de parents en effet placent beaucoup d’espoir dans leur enfant qu’ils veulent voir un jour parmi les lauréats. Ils ont certainement raison. Pourtant, les pressions parentales sur leur enfant pour exceller en classe et avoir son bac avec une très bonne moyenne peuvent tourner parfois au drame. En effet, un enfant, exténué, surmené, à force de travailler sans cesse et souvent sans méthode risque de lâcher prise. En attendant de bons résultats, souhaitons à tous nos candidats, bonne récolte !

Hechmi KHALLADI