Chez nous, l’Aïd El-Kébir passe pour être une fête de gourmandises et de plats copieux. Outre sa vocation religieuse, cette fête a été l’occasion qui permet aux familles de se réunir autour de délicieux repas préparés essentiellement en cette journée, sans quoi la célébration de cette fête n’est pas accomplie selon la tradition. Cependant, certaines gens oublient qu’un excès de consommation de viande d’agneau pourrait nuire à la santé, notamment à celle des hypertendus ou des diabétiques. C’est pour cela qu’une consommation de la viande du mouton doit être modérée, même pour ceux qui sont en bonne santé.

Les jours qui ont précédé l’Aïd, des émissions spéciales ont été consacrées sur les différentes radios nationales et privées pour sensibiliser les citoyens à bien suivre les conseils des médecins, des diététiciens et des vétérinaires quant à la consommation de la viande ovine et aux précautions à prendre avant, pendant et après l’égorgement du mouton. En effet, on assiste chaque année dans la plupart des familles à un changement brusque dans les habitudes alimentaires qui a souvent des conséquences sur la santé.

Des recommandations à suivre

Selon les diététiciens et les nutritionnistes, la viande de mouton n’est pas conseillé à tous ceux qui veulent garder la ligne ou être en bonne santé, c’est que « cette viande dans a les mêmes propriétés que les autres viandes rouges, mais elle est plus riche en graisse et particulièrement en graisse saturée. Cela la rend plus difficile à digérer et peut causer des troubles digestifs et gastro-intestinaux. » C’est pourquoi, certains consommateurs bien avisés et soucieux de leur santé préfèrent diversifier leur consommation en ces jours de l’Aïd, en consommant de la viande de bœuf, de poulet et même du poisson.  C’est qu’une consommation immodérée de la viande du mouton est très nuisible pour les personnes qui souffrent de maladies cardiovasculaires, d’hypertension ou de diabète. Mais, il est dommage que certaines gens, n’ayant pas goûté à la viande d’agneau durant toute l’année, se déchainent en cette occasion, comme pour compenser une privation de cette viande ovine tant désirée. En l’espace de deux ou trois jours, une personne peut consommer jusqu’à un kilo de viande de mouton, voire plus, ce qui est jugé trop gênant pour la santé selon les diététiciens.

Grillade de côtelettes et de foie, « Klaya », « Osbane » et plus tard «Kadid » sont les mets traditionnellement préparés chez nous pendant le premier et les jours qui suivent l’Aïd. D’autres délicieux repas composés de viande de mouton sont préparés, selon les régions et les traditions ancestrales. Il va sans dire que ces différentes recettes « annuelles » et « festives » peuvent nuire à notre santé lorsqu’on en consomme sans modération. Et dire que pour certains cette consommation de viande ovine se poursuit à longueur de journée, soit pendant les trois rations quotidiennes, quand bien même Il serait préférable de ne pas consommer la viande de mouton le soir pour l’inconfort digestif que cela peut entraîner.

Bien conserver la viande du mouton

Cette année, l’Aïd coïncide avec une vague de chaleur qui s’abat sur notre pays, ce qui peut compromettre la façon dont on conserve la viande du mouton, en accentuant les risques de putréfaction et en provoquant des intoxications alimentaires.  En effet, pour conserver la qualité de la viande durant les jours qui suivent l’Aid, un certain nombre de règles de conservation et d’hygiène sont donc à respecter. Les nutritionnistes nous donnent des conseils concernant le stockage de la viande pendant et après l’abattage, en vue de garantir une bonne conservation de la viande crue et empêcher son altération.  « Pour la quantité qui sera consommée dans les deux jours de l’Aid, nous conseille-t-on, il faut la conserver dans le réfrigérateur dont la température ne dépasse pas 3°. Les morceaux de viandes doivent être insérés, séparément, dans des sacs en plastique alimentaires puis placés dans le congélateur, dont une température d’au moins -18 °. »

Hechmi KHALLADI