Par Raouf KHALSI

L’Union européenne réaffirme son soutien à la Tunisie sur le volet socio-économique, elle la soutient également dans le traitement du dossier migratoire, mais elle insiste aussi sur une approche basée sur les principes de droits de l’Homme. En d’autres termes, la Tunisie devrait faire dans le stoïcisme. Dans les salons feutrés de l’Europe « bienveillante », une certaine opposition au régime n’en manque pas une. Voilà qu’elle change son fusil d’épaule : après la dénonciation des arrestations dans le cadre de l’affaire du complot et, après avoir puisé en long et en large dans la sémantique « dictatoriale », elle s’empare du dossier subsaharien, avec des logorrhées faussement humanistes, reniant à la Tunisie tous les pendants souverainistes et l’impératif de sûreté nationale.

Ici, à l’intérieur, le Front du salut national s’occupe d’autre chose. Le seul parti à avoir demandé des comptes sur le « bourbier subsaharien « c’est Afek Tounès, et l’approche qu’il préconise pourrait-être qualifiée de « scientifique ». Sinon, pour le reste, les coups de fronde viennent de l’étranger, là où on oublie que la déferlante subsaharienne s’est déclenchée des temps d’un certain Moncef Marzouki, pantin d’Ennahdha et qui était confondu dans les brumes de la « révolution permanente », dans des relents purement trotskistes.

La société civile l’avait averti quant aux menaces que représentaient des frontières poreuses. Et, en tant président provisoire qui se croyait éternel, il était plutôt dans l’obstination d’un prosélytisme délirant : exporter la révolution vers la Syrie ! Et c’est là que surgit la question assassine : « Vous vous plaignez de l’invasion subsaharienne, mais qu’en est-il des 6 mille Djihadistes que vous avez envoyés chez Daech ? »

Le lien est établi de manière fallacieuse. Sauf, qu’à l’époque, la machine déployée pour broyer l’Etat était déployée sans moyen de retour en arrière.

En parallèle à l’aveuglement djihadiste, la Tunisie de la Troïka s’ouvrait, sans compter, aux Subsahariens, donnant ainsi le change aux pratiques mafieuses de traite des personnes, et ces pratiques tenaillaient autant les Subsahariens que des jeunes tunisiens désespérés.

Aujourd’hui, Marzouki cherche se faire entendre, toujours dans le même mode opératoire (les droits de l’Homme) et sans même reconnaître que la révolution qu’il a tant chérie, il a été le premier à la trahir.