Malgré le coup dévastateur du Covid-19 qui a secoué le monde et impacté de nombreuses économies, la Tunisie a réussi à conserver sa place parmi les pionniers du tourisme médical à l’échelle mondiale. Une destination prisée parmi les meilleures, offrant un rapport qualité-prix imbattable. Telle une symphonie d’excellence, elle mélodie harmonieusement tarifs compétitifs et compétences médicales inégalées; chaque visite dans ce joyau médical devient un périple transformateur, où seule la satisfaction est au rendez-vous.

350 mille patients étrangers

En effet, la Tunisie a accueilli 350 mille patients étrangers en 2022, dont 30% sont des ressortissants subsahariens, a indiqué le directeur général du Centre de Promotion des Exportations de la Tunisie (Cepex), Mourad Ben Hassine.Le responsable s’exprimait lors de la 6e réunion sectorielle visant à stimuler les exportations dans le secteur de la santé, tenue le 13 juillet courant, à la maison de l’exportateur, a rapporté l’agence TAP.

S’appuyant sur les derniers indicateurs de la Banque Centrale de Tunisie, le responsable a indiqué que les services de santé destinés aux étrangers ont enregistré une évolution en 2021, pour atteindre 3,5% de l’ensemble des prestations médicales destinées à l’exportation, contre 2,7% en 2019.Selon lui, les exportations tunisiennes des services de santé sont destinées essentiellement, aux marchés algérien et libyen qui représentent 80% des exportations dans ce secteur. Et de rappeler que la Tunisie est la première destination en Afrique en termes de nombre de patients et de recettes. Par ailleurs, elle occupe le 38 place sur 46 destinations dans le monde, dans l’index du tourisme médical 2020-2021, d’après l’agence susmentionnée.

A noter que lors de cette réunion, les participants ont recommandé d’accélérer la publication des textes de loi organisant le secteur d’activité des intermédiaires de la santé et de mettre en place une stratégie nationale afin de promouvoir les exportations des services de santé. Dans le même contexte, ils ont, également, jugé indispensable de réviser la réglementation relative à l’octroi des autorisations aux patients étrangers et de créer des lignes aériennes reliant la Tunisie aux pays de l’Afrique subsaharienne.

Une histoire ancienne, un essor moderne

Depuis les années 1990, la Tunisie accueille de nombreux patients étrangers sur son territoire. Ce qu’on appelle l’exportation de soin prend place dans des réseaux d’échanges denses avec une offre médicale diversifiée et de qualité. Largement concentrée dans les métropoles, cette dynamique est avant tout un produit urbain, développé grâce à l’infrastructure publique de soins historiquement forte du pays. Cette infrastructure est répartie sur l’ensemble du territoire mais ce sont les zones urbaines disposant d’une faculté de médecine et d’un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) qui observent la plus forte concentration de services médicaux privés . Les patients étrangers convergent ainsi vers les cabinets et cliniques tunisiennes, bien plus que vers les hôpitaux et dispensaires. La patientèle étrangère majoritaire en Tunisie est régionale, en particulier libyenne. Les patients ressortissants des pays occidentaux et d’Afrique de l’ouest en représente une part marginale, lit-on dans une étude « Un tourisme médical ? » élaborée en se basant sur plusieurs articles scientifiques.

Selon la même source, ces mobilités s’inscrivent ainsi, en première lecture, dans le cadre du tourisme médical. Des patients venus recourir à des soins dans un pays étranger et pour une durée temporaire relèvent bien d’une dynamique qualifiée de « touristique ». Cependant, le cadre médiatique du tourisme médical, rendant largement visible les circulations Nords-Suds et la compétitivité des pays des Suds, notamment en matière de chirurgie esthétique, occulte la réalité de ces échanges. La littérature géographique qui s’est intéressée au cadre spatial du tourisme médical démontre que les patients se déplacent bien plus dans des espaces transfrontaliers. De plus, ce fait questionne le caractère « désirable » de la mobilité médicale, en ce qu’elle est bien plus une contrainte qu’un choix, pour des patients ne disposant pas d’un accès facile ou d’une infrastructure de soin performante dans leur pays : les Libyens sont très présents en Tunisie du fait de la faiblesse de l’offre nationale, tandis que les Algériens du Sud sont plus proches des cliniques sfaxiennes qu’algéroises, lit-on encore dans l’étude susmentionnée

« Le prix des soins fait rêver les Français »

La qualité de leur sourire n’est pas la seule préoccupation de certains de ces patients français, qui n’hésitent pas à élargir les soins à toute leur apparence physique. Et c’est vers la Tunisie qu’ils se tournent cette fois, où, comme en Hongrie et en Roumanie, une offre hôtelière se développe, selon une enquete publiée sur « Capital » le 29 avril 2023. Le pays est un pionnier dans ce domaine et profite de conditions climatiques et administratives très favorables. «Beaucoup d’équipements médicaux sont subventionnés par l’Etat, les taxes sont réduites sur ces appareils de pointe et les médecins peuvent donc amortir rapidement leurs investissements», explique une source locale.

«Le tourisme médical est une niche discrète mais qui génère beaucoup de rentrées financières», confirme Leila Tekaia, la directrice de l’Office national du tourisme tunisien. Et les Français sont une cible de choix: en plus de la proximité de la langue, ils n’ont pas besoin de visa pour se rendre dans le pays. On trouve donc beaucoup de cliniques spécialisées dans les séjours esthétiques à Tunis, mais aussi à Carthage, sur les berges du lac, sur la côte, ou à proximité de l’aéroport de la ville. Pour un tarif trois moins élevé qu’en Europe de 2.000 euros tout compris, vous pouvez vous offrir une rhinoplastie, avec une durée d’hospitalisation de trois jours. Et il est possible d’enchaîner sur un séjour postopératoire de sept nuits, «pour décompresser», à passer dans un hôtel cinq étoiles à quinze minutes de la clinique, à Gammarth, au nord du quartier chic de la Marsa (Tunis), où les hôtels offrent bars, restaurants, piscine, spa, thalasso.

Ghada DHAOUADI