Loin de décourager le public, la pluie s’est invitée dès le début au festival international de Hammamet, donnant une saveur particulière à ce spectacle animé par Dali Chebil et le compositeur et arrangeur Mohamed Ben Salha avec leur projet « DENYA ». Mais sans pour autant décourager les spectateurs qui se sont armés de parapluie, certains appréciant tout simplement la venue de l’orage qui a permis de rafraîchir la ville..

Mêlant la guitare, le clavier, et le chant, c’est tout un système électrique qu’il lui a fallu protéger en urgence. L’insistance des artistes à vouloir jouer à tout prix, la persévérance de l’équipe technique du FIH et la patience du public ont fait en sorte que le spectacle s’accomplisse en bonne et due forme, malgré la difficulté de l’installation et la désinstallation de la scène, à plusieurs reprises. Vers minuit, le spectacle a démarré face à un public impatient et complètement à l’écoute.

Mohamed Ali Chebil  et Mohamed Ben Salha au Ney, accompagnés de Chokri Daii au piano, Ala Ben Fguira au clavier, Hedi Fahem à la guitare, Ali Ben Khalifa à la basse, Outail Maaoui au violon, Mohamed Ali Elleuch à la batterie et Kais Bourguiba et Lotfi Soua aux percussions ont  gratifié le public hier par un concert inédit.

Leur concert « Denya » est une création originale et inédite, née d’une rencontre musicale récente entre ces deux artistes polyvalents de formation moderne : Dali Chebil (compositeur, interprète) et Mohamed Ben Salha (compositeur, arrangeur et interprète) en collaboration avec la poète tunisienne Syrine Chekili et Raoudha Abdallah. Égrainant ses chansons en une alchimie novatrice de musique traditionnelle, de jazz, de soufi,de world music, Daly a construit un  univers savoureux fait de performances cassant les barrières du genre, plongeant ainsi le public dans de savoureuses atmosphères. Il a proposé des morceaux qui appellent à la vie et à l’espoir tels que « Mreya », « Denya » et « Ena Tmannit ». Sa voix et sa personnalité alliant à la fois sensualité et force accroche l’assistance.  Tout comme Mohamed Ben Salha au Nay, qui se jouait des rythmes, refusait la monotonie. Il s’amuse  avec ses musiciens ce sur scène. Une leçon de séduction musicale diablement mise en scène.

                                     Kamel BOUAOUINA

Photos crédit : FIH