D’un rêve américain qui a traversé les générations au nouveau souffle d’un « rêve canadien », le paysage des aspirations migratoires évolue. Ces dernières années, une destination gagne en popularité : le Canada. Alors que des milliers de personnes se tournent vers cette terre, il devient évident que le « rêve canadien » a conquis les cœurs. Les raisons sont multiples : des procédures d’installation et d’immigration simplifiées pour certains, l’espoir d’améliorer les conditions de vie et de trouver de meilleurs salaires pour d’autres, ou encore la recherche de bourses et de facilités universitaires de renom pour les étudiants. Face à ces motivations variées, la distance et le froid semblent perdre de leur poids pour les Tunisiens déterminés à fouler le sol canadien.

En Tunisie, les bureaux d’études prolifèrent, les pages sponsorisées s’accumulent, et les groupes Facebook foisonnent de discussions autour des procédures de visa. Chaque année, des salons et des événements sont organisés pour attirer les regards et les espoirs vers cette terre. La population tunisienne au Canada, principalement localisée au Québec, ne cesse de croître. C’est ainsi que naissent des initiatives visant à soutenir les Tunisiens dans leur quête d’une vie nouvelle au Québec.

Cadre juridique

Dans ce contexte d’accroissement de la migration des Tunisiennes et des Tunisiens vers le Québec, un décret présidentiel (numéro 558 de l’année 2023) portant ratification d’un mémorandum d’entente en matière de sécurité sociale conclu le 20 novembre 2022 entre la Tunisie et le Québec a été publié ce mercredi au JORT.

Ce mémorandum d’entente a pour objectif de mettre en place un cadre juridique permettant d’organiser les secteurs de sécurité sociale et d’assurance maladie ainsi que les prestations sanitaires et sociales au profit de la communauté tunisienne résidente à l’étranger à même de faciliter leur intégration dans les pays de résidence.

A noter que l’assemblée des représentants du peuple avait adopté le 31 juillet dernier le projet de loi numéro 17-2023 relatif à l’approbation d’un mémorandum d’entente en matière de sécurité sociale conclu entre la république tunisienne et la république du Québec.

Ce mémorandum d’entente a été signé entre le gouvernement tunisien et le gouvernement du Québec par l’ancien ministre des affaires étrangères, de la migration et des tunisiens à l’étranger Othmane Jerandi et la ministre des relations internationales et de la francophonie au Québec Martine Biron, en marge des travaux du 18e sommet de la francophonie qui a été organisé les 18 et 19 novembre 2022 à Djerba.

Les Tunisiens représentent 5,0 % des nouveaux arrivants au Québec en 2022

En 2022, le bilan des mouvements migratoires avec l’extérieur du Québec (migrations internationales et interprovinciales) fait état d’un gain net de 146 400 personnes à la population québécoise. Après avoir atteint un record de 95 300 personnes en 2019, les gains ont chuté à 11 700 en 2020 et à 43 600 en 2021 en raison des mesures sanitaires de la pandémie. La hausse notable des gains en 2022 s’explique par une forte augmentation au chapitre des migrations internationales.

En effet, le solde migratoire international, qui cumule le nombre d’immigrants et le solde des résidents non permanents (RNP) moins les émigrants nets, atteint 149 500 personnes en 2022, selon l’Institut de la statistique du Québec. Et d’ajouter que le nombre d’immigrants admis en 2022 atteint un niveau record de 68 700 personnes en 2022, alors qu’il était de 50 300 personnes en 2021. Ce nombre correspond à la cible de 49 500 à 52 500 admissions prévue dans le Plan d’immigration du Québec pour l’année 2022, auxquelles s’ajoute un rattrapage de 18 000 personnes pour compenser le déficit d’admissions lié à la pandémie.

Selon la même source, la France (16,1 %) arrive au premier rang des pays de naissance des nouveaux arrivants de 2022, devant la Chine (9,9 %), l’Algérie (5,5 %), Haïti (5,4 %) et la Tunisie (5,0 %).

Il est à mentionner que la communauté tunisienne au Canada compte plus de vingt mille ressortissants dont la majorité absolue réside dans la province du Québec et plus particulièrement dans la ville de Montréal, d’après le site officiel de l’association des Tunisiens au Canada.

 

Ghada DHAOUADI