Le gaz naturel, trésor enfoui sous nos terres, ne se limite pas à une simple ressource énergétique ; il est bien plus que cela. En Tunisie, cette source d’énergie précieuse joue un rôle indéniable dans la prospérité économique du pays. Son influence s’étend bien au-delà des frontières de l’industrie énergétique, se mêlant intimement à divers secteurs clés de notre société. Récemment, le gaz naturel a connu des fluctuations significatives, suscitant l’inquiétude des experts. Il se retrouve désormais au centre de l’attention, son dossier trônant sur le bureau de la présidence de la République, où des mesures décisives ont été prises.

Le Président de la République Kais Saied a limogé par décret le PDG de la société tunisienne de gazoduc trans-tunisien (SOTUGAT) et de la société de service du gazoduc transtunisien (SERGAZ) Moncef Mattoussi, selon un communiqué publié par la présidence de la République le 1er septembre 2023.

A noter que selon le ministère de l’Industrie, des mines et de l’énergie, le gazoduc trans-tunisien assure l’approvisionnement en gaz naturel (le gaz algérien représente entre la redevance et les achats d’environ 65% de la consommation nationale) et mobilise des ressources pour le budget de l’Etat (524 millions dinars en 2018). D’un autre coté, la Tunisie a conclu avec la partie italienne l’extension de l’exploitation du gazoduc  » trans tunisien  » pour une période de 10 ans approuvé par Loi n° 2019-63, souligne la même source, précisant que la partie italienne supporte le coût des investissements, de la maintenance et du budget des entreprises (SOTUGAT et SERGAZ) et la création de 460 nouveaux postes d’emploi y compris la société de service PMS.

Baisse de 7 % des ressources en gaz naturel

Rappelons que les ressources en gaz naturel (production nationale + forfait fiscal) ont atteint 1366 ktep, à fin juin 2023, enregistrant ainsi une baisse de 7% par rapport à la même période de l’année précédente. La production du gaz commercial sec a diminué, en effet, de 11%, par contre, la redevance sur le passage du gaz algérien a enregistré une baisse de 2% à fin juin 2023, par rapport à fin juin 2022 en se situant à 507 Ktep.

Il convient de noter une régression de la production du Champ Hasdrubal (- 4%), du Gaz commercial du sud (-36%) et du Champ Miskar (-10%), de la concession Maamoura. Et d’ajouter que la demande totale de gaz naturel a enregistré une baisse de 12% entre fin juin 2022 et fin juin 2023 pour se situer à 2161 ktep. La demande pour la production électrique a enregistré une diminution de 12%, celle pour la consommation finale a diminué de 11%. Le secteur de la production électrique reste, de loin, le plus grand consommateur de gaz naturel (65% de la demande totale à fin juin 2023), la production électrique est en effet basée sur le gaz naturel à plus de 97%. La baisse de la demande du secteur électrique est due à la limitation de la disponibilité du gaz naturel et ne reflète pas la demande du secteur électrique, lit-on sur le site de l’agence TAP.

Pour les usages finaux (hors production électrique), la demande de gaz naturel a connu une diminution de 11% pour se situer à 750 ktep. La demande des clients moyenne et basse pression a enregistré une diminution de 5% et celle des clients haute pression a enregistré une diminution de 25%.

Il convient de noter que la centrale IPP-Radès a intégré le parc de la STEG à partir du mois de juin 2022, elle est actuellement en arrêt de production.

La production est arrêtée du 25 février au 3 mars 2023 au niveau des concessions Ghrib, Sidi Marzoug & FR, BG et TR et c’est à partir du 10 mars que la vente du GPL a repris.

En outre, le forfait fiscal sur le transit de gaz d’origine algérienne (507 ktep) a baissé de 2% à fin juin 2023 par rapport à fin juin 2022. Par ailleurs, la répartition de la redevance totale entre la redevance cédée à la STEG et la redevance exportée montre que la plus grande partie est cédée à la STEG (55%). Durant le mois du janvier 2023, un dépassement des prélèvements STEG sur la redevance revenant à l’Etat Tunisien a été enregistré et régularisé.

 

Ghada DHAOUADI