Le chef de l’Etat égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, au pouvoir depuis neuf ans, a annoncé sans surprise sa candidature à l’élection des 10-12 décembre, qu’il paraît pour l’instant assuré de gagner.

Le président égyptien, au pouvoir en Égypte depuis qu’il a renversé l’islamiste Mohamed Morsi en 2013, s’est porté officiellement candidat, lundi 2 octobre, à l’issue d’une conférence de trois jours intitulée « Histoire de la nation », durant laquelle il a déroulé « dix ans de succès », et a dit vouloir « se présenter pour continuer à rêver avec un nouveau mandat ». J’invite « tous les électeurs à voter, et ce, même si ce n’est pas pour moi », a-t-il ajouté.

Dans son discours de candidature, adressé au « grand peuple d’Egypte », Abdel Fattah Al-Sissi est revenu sur l’année 2013, où « nous avons (…) récupéré notre chère Egypte des griffes du groupe des ténèbres et de la trahison », une allusion au mouvement islamiste des Frères musulmans, aujourd’hui banni au Caire. Le président issu de leurs rangs, Mohamed Morsi, avait été destitué par l’armée en juillet 2013, après d’immenses manifestations. Ce n’est pas un hasard si M. Al-Sissi revient sur ce moment charnière, dix ans plus tard : le renversement de son prédécesseur lui avait valu une forte popularité au sein de toute une partie de la société.

En 2014 puis en 2018, Abdel Fattah al-Sissi avait emporté la présidentielle avec 96% puis 97% des voix face à une opposition soit laminée par une répression implacable, soit fantoche. Même si les observateurs ne doutent pas de sa victoire, les candidatures d’opposants se multiplient, fait inédit depuis sa prise de pouvoir. Les proches de plusieurs leaders de partis historiques assurent avoir recueilli les 20 signatures de députés nécessaires pour postuler à la magistrature suprême.

En face, M. Sissi se soumet au vote pour la troisième fois -la dernière selon la Constitution qu’il a fait modifier en 2019 pour pouvoir se représenter et prolonger son mandat de quatre à six ans. Il avait prévenu samedi les 105 millions d’Égyptiens, déjà étranglés par une inflation à 40% et une dévaluation de 50%, qu’il fallait qu’ils fassent des « sacrifices ».

(avec agences et médias)