Par Raouf KHALSI

Avant-hier matin, une petite lueur d’espoir : les médias arabes annonçaient une trêve entre Israël et le Hamas. L’information avait été répercutée par des sphères gouvernementales égyptiennes et elle accréditait un soi-disant consentement de Washington et Tel-Aviv. Tout de suite après, l’information est démentie autant par Israël que par le Hamas : personne n’était au courant de cet accord de trêve. Pire : Washington jetait encore de l’huile sur le feu, tandis que les frappes israéliennes sur Gaza gagnaient en intensité.

De quelle paix peut-on parler au sein de la plus grande prison à ciel ouvert qui ait jamais existé de par l’Histoire. Il ne s’agit plus d’expulsions des Gazaouis de leur terre. Mais de les y laisser tourner en rond au sein de cette prison, avec un savant subterfuge : migrer vers le sud. Le sud de gaza et après ? Quelle échappatoire dès lors que l’Egypte n’est pas convaincue de devoir accueillir des réfugiés gazaouis ? Le Hamas est dans le même schéma de pensée…

Cet « exode » vers le sud, c’est-à-dire vers nulle part ailleurs qu’à Gaza est pire que les hauts faits de la Nakba de 1948. C’est qu’il s’agissait de remplacement visant 700 mille Palestiniens. Or, aujourd’hui, il ne s’agit pas de grand remplacement ; il s’agit de déplacement d’un million de Gazaouis vers le sud (verrouillé), sans vivres, sans assistance humanitaire et sans rien. Gaza compte deux millions d’habitants. Ceux qui n’ont pas migré vers le sud ont compris la combine. Dès lors, les rangs de la résistance s’élargissent, parce qu’il n’y a pas d’alternative à la résistance face à la machine de guerre sioniste. Et ils savent que la machine de guerre sioniste ne s’arrêtera pas de frapper, tablant aussi sur le fait(avéré) que les Sionistes redoutent la confrontation sur le terrain. Génocide ? Qu’à cela ne tienne : « nous mourrons tous ensemble », scandent-ils à l’unisson.

Le but suprême de Tel-Aviv est l’extermination des suppôts de Hamas. Libérer Gaza du Hamas, ne cesse de marteler Netanyahu, un homme politiquement fini en Israël même, mais qu’on laisse « terminer le boulot » comme l’a dit Joe Biden. Est-ce vraiment son objectif, le Hamas ?

Entre-temps, les capitales arabes restent engoncées dans les formules vaseuses, formulant des vœux pieux d’une paix qui attendra, si ce n’est qu’elle ne viendra jamais. C’est que l’extension du domaine de la haine dépasse toutes les limites de l’humain. Parce qu’au fond, Israël n’a eu cesse (avec Netanyahu) d’attiser les feux de braise d’un conflit des religions. Sinon, comment expliquer les flirts du premier ministre israélien avec le Hamas, par le biais de la politique du chaudron ? Il serre les vis et ensuite il lâche du lest, entre autres pour que les fonds qataris parviennent au Hamas. Aujourd’hui, il remet le couvercle sur le chaudron…Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Netanyahu a joué la carte Hamas, pour isoler l’Autorité palestinienne qui, elle, se proclame du panarabisme du Fath d’Arafat, mais qui reste plutôt dans la laïcité, tout à fait à l’opposé du Hamas. Qu’en sera-t-il alors du chaudron ? Le Hamas a fait un autre choix….