Dans son discours prononcé dans le but d’expliquer le vote tunisien sur la résolution de l’Assemblée Générale de l’ONU, le 27 octobre 2023, le Représentant Permanent de la Tunisie auprès des Nations Unies, Tarek Adab, a souligné que la Tunisie a voté « abstention » sur le projet de résolution soumis à l’examen de la dixième session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur la question palestinienne, et ce, sur la base de sa conviction que la situation dangereuse et sans précédent dans la bande de Gaza et dans le reste des territoires palestiniens occupés.

Dans le même contexte, Tarek Adab a mentionné que cette position est fondamentalement liés aux « conséquences de l’agression israélienne brutale et continue contre le peuple palestinien et des mesures de bouclage et d’interdiction de tous les moyens de vie à des millions de Palestiniens qui nécessitent un plafond plus élevé que le texte de la résolution n’a pas atteint ». 

D’après ses mots, le texte de la résolution n’a pas abordé des questions d’une grande importance, à l’instar de : l’absence d’une condamnation claire et ferme s’agissant des crimes de guerre et des crimes de génocide commis par l’occupant, le défaut d’exigence de tenir l’occupant responsable de ses crimes, l’absence d’une exigence claire pour un cessez-le-feu et un arrêt immédiat de l’agression, en plus de l’assimilation du bourreau à la victime.

 

« Malgré cela, certains pays et parties ont poursuivi leurs efforts pour introduire des amendements qui serviraient à permettre aux forces d’occupation de poursuivre leurs crimes et à leur fournir des prétextes pour justifier le prolongement de l’agression. 

La Tunisie a appelé, à contrario, à l’adoption d’un texte qui n’aggrave pas davantage la situation, ni les souffrances des Palestiniens. Faute d’introduction desdits changements, préservant ainsi le texte de la résolution dans sa version initiale, notre pays a voté « abstention », conformément à sa position de principe qui rejette l’égalité entre l’agresseur et l’agressé et appelle à la condamnation claire et franche des attaques perpétrées par les forces d’occupation contre le peuple palestinien ; des aspects qui constituent des constantes de la position nationale, et dont la non insertion dans une résolution soumise dans une situation aussi exceptionnelle et dangereuse n’est pas acceptable. Forte de ses positions de soutien à la cause palestinienne et de son rejet catégorique de l’agression systématique et du génocide en cours contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza et dans le reste du territoire palestinien occupé, la Tunisie a tenu à participer activement à toutes les réunions du Conseil de Sécurité et autres Organes des Nations Unies, et à délivrer des déclarations claires qui reflètent son engagement ferme et son soutien inconditionnel aux côtés du peuple palestinien, outre sa contribution énergique à toutes les actions et démarches arabes et islamiques aux niveaux régional et international », lit-on notamment dans le texte du discours récemment publié par le ministère des affaires étrangères sur sa page Facebook officielle.

Ce discours a mis l’accent, entre-autres, sur la volonté de la Tunisie de «  poursuivre son soutien ferme et de principe au peuple palestinien, à ses droits légitimes et à l’établissement de son État sur son territoire, ainsi qu’à ses actions dans toutes les enceintes visant à exhorter la Communauté internationale, le Conseil de Sécurité et l’Assemblée Générale des Nations Unies à assumer leurs responsabilités juridiques et morales pour mettre fin à toutes ces pratiques, erreurs et demi-mesures, et pour assurer une protection internationale au peuple palestinien et lui donner les moyens de jouir de ses droits, qui ne seront soumis à aucune prescription ». 

Pour rappel, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le 27 octobre cette résolution proposée par la Jordanie et exigeant une trêve humanitaire immédiate à Gaza. Pour plus de précision, cette résolution a été adoptée par  : 120 votes pour, 14 contre et 45 abstentions.

Il est toutefois important de rappeler à cet égard qu’un amendement canadien, proposant la condamnation des attaques de la résistance palestinienne (qualifiées de  » terroristes  « ) dans les territoires occupés le 07 octobre », a été rejeté lors de l’enregistrement de : 88 votes pour, 55 contre et 23 abstentions. 

Rym