Avec les attaques de l’entité sioniste sur Gaza, le monde a été témoin de crimes d’une ampleur inimaginable, des horreurs qui ont touché toutes les catégories de la société. Au milieu de ce chaos, une autre bataille a fait rage, une bataille pour la vérité, pour la narration juste de l’histoire. Devant nos yeux, nous avons vu des médias déformer la réalité, des journalistes perdre leurs familles pour avoir simplement transmis la vérité, et des reporters donner leur vie en sacrifice pour l’exercice de ce noble métier.

Pourtant, ce que nous découvrons est que la censure et la suppression de la liberté d’expression ne se limitent pas aux seuls journalistes et médias. Les autorités sont, également, impliquées. La lutte pour la vérité et la liberté d’expression s’étend bien au-delà des reportages, affectant chacun de nous, chaque voix qui ose s’élever contre l’injustice.

Le ministère des Affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens à l’étranger tient à réitérer son engagement continu à l’ouverture envers tous les médias nationaux et étrangers sans aucune discrimination, dans le but de garantir le respect du principe d’accès à l’information, de l’objectivité, de la crédibilité, de la liberté d’opinion et d’expression et à condition de se conformer à l’éthique professionnelle, lit-on dans un communique rendu public le 7 novembre 2023.

Des médias « ciblent la Tunisie et ses choix nationaux »

Le ministère a constaté que, dans ses relations avec certains médias occidentaux appartenant à des institutions médiatiques de renom, il y a eu de la sélectivité et un écart par rapport aux règles de la profession journalistique en termes de sérieux, d’intégrité et de degré de fidélité aux déclarations officielles et aux interviews. De surcroît, ces médias ont ciblé la Tunisie et ses choix nationaux, tout en remettant en question sciemment ses positions, en particulier sur des questions cruciales telles que la cause palestinienne, selon la même source.
Certains médias de pays qui prétendent être des références en matière de liberté d’expression et d’indépendance de la presse et s’érigent en donneurs de leçons en la matière, ont totalement délibérément évité de publier ces déclarations et interviews, invoquant des excuses infondées qui vont à l’encontre des règles du journalisme responsable et de ses fondements. Cela témoigne d’un manque de respect pour les normes de courtoisie minimales dans les relations avec les autorités officielles. Le dernier exemple en date a été une interview accordée par le ministre, lors de sa présidence de la Conférence ministérielle de la Francophonie à Yaoundé les 4 et 5 novembre 2023, à un quotidien en langue française, à la demande pressante de celui-ci, où il a répondu clairement aux questions du journaliste notamment concernant la situation en Tunisie, l’agression continue contre le peuple palestinien ainsi que les relations de la Tunisie avec la France et les pays voisins. Le journal a ensuite annulé la publication de l’interview, en avançant des objections et des réserves inacceptables sur le contenu des déclarations du ministre, lit-on dans le communique.

« Réponse elliptique »

Le ministère souligne que ces précédents indiquent une intention préalable de la part de certains médias occidentaux de restreindre la liberté d’opinion et d’expression chaque fois que l’opinion diverge de leurs intérêts, ce qui confirme les convictions concernant les valeurs et les principes promus par ces parties en ce qui concerne l’indépendance de la presse, la liberté d’opinion et de publication, en particulier au sein des grands médias occidentaux et les agendas qu’ils servent, d’apres le communique susmentionné

Le ministère a même exposé au grand jour la réponse de la journaliste face à l’annulation de la publication de l’interview avec le ministre.

« Monsieur, Comme je vous l’expliquais à l’instant au téléphone, je ne ferai finalement pas d’article sur l’échange que j’ai eu hier avec le ministre des affaires étrangères, Nabil Ammar. L’entretien était très intéressant et je le remercie pour le temps qu’il m’a accordé. Seulement, ******** a déjà évoqué à plusieurs reprises la position de la Tunisie sur la situation à Gaza et son soutien inconditionnel au peuple palestinien, et nous ne voulons pas être redondants. Par ailleurs, la réponse apportée par le ministre sur le coup d’arrêt porté à la loi sur la criminalisation de la normalisation avec Israël était trop elliptique pour nourrir un article. Enfin, il me semble que l’entretien diffusé hier par TV5 résume bien le message qu’a souhaité porter M. Ammar à Yaoundé. Je vous prie donc de « m’excuser auprès de lui et vous adresses mes sincères salutations.

Ghada DHAOUADI