La médecine de famille est une spécialité clinique orientée vers les soins primaires. Une politique tunisienne d’appui à la Médecine de Famille / Médecine Générale, a été lancée  depuis 2017 en Tunisie. Elle est caractérisée par cinq particularités spécifiques: l’approche horizontaliste, la focalisation sur les soins du premier recours, la globalité et la continuité des soins, le centrage sur le patient et l’orientation communautaire. Certes, cette médecine de Famille se base dans son approche clinique sur un package minimum des habiletés des autres spécialités telles que la pédiatrie, la gynécologie, la cardiologie, la pneumologie, l’endocrinologie, selon des proportions relatives à leur ampleur en pratique de première ligne des soins et à leur niveau de technicité diagnostique et thérapeutique. Contrairement à la médecine clinique hyperspécialisée, ayant tendance à se centrer plutôt sur les soignants, la médecine de Famille / Médecine Générale est par excellence une médecine centrée sur le patient.

C’est dans ce cadre que la station de Yasmine Hammamet a abrité du 10 au 12 novembre le 2er Congrès Panafricain et 6éme Congrès national de la Société Tunisienne de Médecine Générale et Médecine de Famille (STMGF), au Centre de Congrès El Médina Yasmine Hammamet et ayant pour thème principal en présence de plus de 1000 Médecins.

Dr Mohamed Kamoun, président de la Société tunisienne de médecine générale et médecine de famille (STMGF), a précisé que  pour cette nouvelle rencontre scientifique, les membres du comité d’organisation ont préparé un programme riche et varié. Il comporte des  sessions thématiques et  de formations Pratiques, des conférences plénières, présentées par d’éminents orateurs avec la participation des Sociétés savantes, des communications orales et des e-Posters présentées par des médecins généralistes et des médecins de famille ainsi que des résidents en médecine de famille, des symposiums et des workshops, des sessions de Pocket Guidelines avec édition d’algorithmes pratiques pour les médecins de première ligne. »

Durant le congrès, les participants ont penché sur plusieurs questions liées à la médecine générale dont la prise en charge des problèmes de santé en contexte de soins primaires et la communication de manière efficiente avec le patient et son entourage. Ils  ont examiné également  plusieurs sujets sur le diabète, les maladies veineuses, , les addictions, les dépressions,  les urgences infectieuses,  les lombalgies, les AVC, l’obésité, l’œil, la phytothérapie, ainsi que les actions de santé publique. L’autoformation, l’éducation du patient à la promotion et à la gestion de sa santé et à la gestion de sa maladie et l’évaluation du médecin de sa pratique médicale sont les autres points à l’ordre du jour de ce congrès.

Les participants ont débattu  également du travail en équipe et ou en réseau lors des situations complexes, aiguës et chroniques, la continuité des soins pour toutes les catégories de la population, l’application des dispositions réglementaires dans le respect des valeurs éthiques et l’assurance d’une gestion administrative, financière, humaine et structurelle efficiente de l’entreprise médicale.

Le ministre de Santé Ali Mrabet a souligné que la médecine de 1ère ligne joue un rôle clé dans l’organisation du système de soins, aussi bien au niveau de la prévention qu’à celui du parcours de santé des citoyens. Ce congrès a été  un espace d’échanges national et africain sur les compétences de la médecine générale avec comme objectif la formation continue indispensable pour tout médecin soucieux d’améliorer la prise en charge des patients.

Il a salué la création de la STMGF en présence des représentants de l’Algérie, du Maroc, de la Libye, du Mali, de la Mauritanie, du Sénégal de la Guinée, de la Côte d’Ivoire et  des présidents des conseils des ordres nationaux de la Tunisie, du Maroc, de l’Algérie, de la Libye. Le Tunisien Hichem Zidi a été élu pour deux ans. Son objectif est de rapprocher les différentes associations africaines de médecine générale et de médecine de famille et  uniformiser les formations médicales et instaurer un développement professionnel continu

                           Kamel BOUAOUINA

Photos Rached Berrazagua