Par Samia HARRAR

S’il avait été encore là, parmi nous, à se sentir spectateur impuissant, du génocide du peuple Palestinien, dont il a toujours été, un fervent défenseur de sa cause parce qu’il la savait juste, et qu’il ne pouvait supporter l’injustice, ni la froide indifférence de ceux qui gouvernent le monde. Et qui consentent à la souffrance des Palestiniens, en cautionnant le plus gros mensonge de l’Histoire qui a donné toute latitude à Israël, dans l’impunité la plus totale, d’assassiner des enfants, des femmes et des hommes, avec une froide détermination guidée par un seul objectif: l’extermination de tout un peuple, pour le remplacer par un autre, en faisant place “nette” à grand renfort d’opérations punitives de grande ampleur, à chaque occasion, et bien avant le 7 octobre.qu’est-ce qu’il aurait dit? Qu’est-ce qu’il aurait dit, Georges Adda, qui manque tant à l’appel aujourd’hui, lui le juste parmi les justes, qui se définissait Tunisien, avant d’être juif, et frère des Hommes et de toutes les causes justes, que ce soit dans son pays la Tunisie ou n’importe où dans le monde, où l’injustice pouvait sévir : qu’est-ce qu’il aurait dit ?

Il n’aurait pas supporté…

Il n’aurait pas supporté que des civils innocents soient bombardés jour et nuit, nuit et jour, sans relâche, avec, qui plus est, des munitions au phosphore blanc, pour aggraver leurs souffrances au moment du départ pour le “Grand Ailleurs”. Il n’aurait pas supporté, que ces mêmes civils: les enfants, les femmes, les vieux, les moins vieux, les blessés, les malades, et jusqu’aux nouveau-nés placés sous couveuse, et astreints à un “blocus” sans pitié, meurent dans des douleurs insupportables parce que tout manque à Gaza, tout manque dans les quelques rares hôpitaux qui n’ont pas été complètement détruits par les bombardements puisqu’ils sont ciblés, autant que les ambulances, ou les soignants, lorsqu’il n’y a plus d’électricité, plus de médicaments de première nécessité, plus d’anesthésiants, et les médecins meurent aussi, comme samedi, lorsqu’un service de maternité a été ciblé par l’aviation de Tsahal, en tuant deux sur le coup, et ce n’est jamais fini. Qu’aurait-il dit, lorsque toutes les boulangeries ont été ciblées par L’armée israélienne, pour affamer toute une population ? Qu’aurait-il dit, lorsque toutes les stations de dessalement et de traitement des eaux, ont été bombardées à dessein, pour que les Gazaouis qui manquent déjà de tout, en soient aussi réduits à mourir de soif, dans cette prison à ciel ouvert où ils ont été enfermés depuis bien des années déjà, par l’entité sioniste, qui leur a volé leur Terre, et n’étant jamais “repue” de leur sang, s’active pour les “rayer” de la carte du monde, en plaidant l’auto-défense lorsque c’est elle le bourreau, et qu’ils sont les victimes, dont la communauté internationale se refuse d’être solidaire, parce que les êtres humains, et il n’est jamais trop tard pour l’apprendre, et pour en prendre la mesure, ne sont pas tous égaux en droit?

Qu’aurait-il dit Georges Adda, qu’aurait-il pensé face à un tel désastre humanitaire ?

Il n’aurait pas supporté, et comme toujours, il aurait refusé de se taire. Et se serait d’abord exprimé en tant qu’être humain, et en tant que Tunisien, dont la judéité ne l’a jamais empêché d’être antisioniste, parce qu’il ne pouvait aller contre ces convictions, et contre ces idéaux de justice et de paix. Non, jamais il n’aurait consenti à cautionner l’injustice, et à démériter de sa patrie, et surtout de sa condition d’Homme, parmi les Hommes, comme l’a fait un “Boujenah”, et autres “Macias”, quand le masque est tombé, pour que l’on en voit toute la laideur. Et la face qui grince. Mais, n’est-ce pas, il faut se placer sur une autre sphère, au-dessus de ces mêlées si méprisables, pour évoquer le souvenir de ceux qui ont passé toute leur vie à lutter pour qu’un monde meilleur puisse advenir. Georges Adda, encore une fois, qu’est-ce qu’il manque à l’appel…