Montrer son dos au génocide. S’interrompre de croire au chagrin. Se détourner de tout ce qui est deuil, douleur et affliction. Oublier la peur, l’anxiété, la panique. Protéger ceux qui survivent des disparus qui les hantent. Préférer sourire à pleurer. S’accrocher à la vie jusqu’au dernier souffle. Voilà les vertus de la résistance.

Ce peuple héroïque de Gaza est vraiment fabuleux.

Il y a un jeune Palestinien, beau, allègre, masqué, qui danse au milieu des ruines. C’est la danse de la résistance. Elle fait le tour du monde. Elle devient iconique.

Un Palestinien, assis sur un tas de débris, joue le ney. L’autre se démène pour récupérer son oud miraculé. Un groupe local improvise son concert au milieu des vestiges. Une délicieuse mélodie au violon résonne au milieu du chaos. De vieux copains fument le narguilé dans un jardin de pierres. Un enfant câline son chat chéri secouru des décombres. L’autre caresse son ballon fétiche qui a survécu aux bombes. Et puis, cette Palestinienne, tout sourire, qui malaxe son pain sur un amas de briques. L’autre qui se fait toute belle en ajustant son k’hôl devant un morceau de miroir. Et, il y a une baignoire. A l’énième étage d’un immeuble complètement délabré et dénudé de toutes parts. Une Palestinienne rit aux éclats et, à tour de rôle, donne le bain aux enfants hilares.

Oui, ce peuple est fabuleux.

Et ce peuple parle une langue. Cette langue est la plus souple, la plus vivante, la plus douée de subtilité et d’imagination – de ressources – la plus fraîche, la plus riche, la plus judicieuse, la plus sagace. Une langue au-dessus de toutes les langues. C’est la danse de la résistance.

Les citoyens libres du monde sont unanimes : Israël sème la mort, la Résistance palestinienne célèbre la vie.

Slim BEN YOUSSEF