C’est une véritable panique qui s’installe de temps en temps dans nos écoles avec la récurrence des actes de violences. Ces actes sont habituellement perpétrés par des élèves du même établissement dans l’enceinte de l’école, à la récréation, en salle de classe, lors d’une heure creuse, sur le terrain de sport, au vestiaire…) Cependant, ils deviennent plus incommodes lorsqu’ils sont commis par des intrus, des énergumènes qui passent leur temps à rôder aux alentours des écoles pour choisir leur proie parmi les élèves. En effet, plusieurs élèves sont victimes d’actes de violence aux abords de l’école par des personnes inconnues.

Il y a trois jours, au Collège d’Ennasr, un élève a été agressé par des inconnus, à l’aide d’une arme blanche, alors qu’il se trouvait en dehors de l’enceinte de l’école et à quelques mètres seulement du poste de police du quartier. L’enfant a subi des blessures légères au niveau de l’épaule et du visage. Heureusement que la victime l’a échappé belle, étant actuellement hors du danger. La directrice du collège a affirmé lors d’une intervention sur les antennes d’une Radio privée que « Si nous contrôlons avec rigueur l’intérieur du collège, nous ne pouvons le faire en dehors de l’établissement et la présence de la police à proximité du lieu n’a pas l’air de dissuader les voyous. Il arrive que des jeunes étrangers rôdent dans les alentours mais nous n’avons jamais eu à constater des agressions commises contre nos élèves »

Insécurité devant les écoles

Chaque jour, beaucoup d’actes de violence surviennent dans ou devant nos établissements scolaires. Cela se passe soit entre deux élèves d’une même classe ou de deux élèves de la même école avec toutes les conséquences qui s’en suivent. Mais parfois, des bandes rivales viennent parfois d’un autre établissement pour se battre à coups de pierres ou au moyen de bâtons, portant des armes blanches, histoire de règlement de compte entre des élèves appartenant à des écoles différentes. Cette scène est fréquente non seulement dans les établissements des zones populaires, mais aussi dans des quartiers huppés. C’est généralement l’arrivée de la police qui met fin aux bagarres. C’est surtout la présence de ces individus étrangers à l’établissement qui font inquiéter aussi bien les parents que l’administration : ces jeunes qui rôdent autour des écoles ont souvent abandonné leurs études, mais les actes de violences qu’ils commettent s’expliquent souvent par des conditions d’environnement socioéconomiques, culturelles et psychologiques.

Les paroles de la directrice du Collège Ennasr citées ci-dessus montrent bien qu’il y a des « voyous » qui rôdent autour des écoles et qui n’hésitent pas de perpétrer des actes de violences à l’endroit des élèves. La directrice reconnait cependant que l’administration de l’école ne peut rien faire contre ces « voyous » et que c’est le rôle de la sécurité civile de les arrêter. On peut en déduire que les forces de l’ordre ne font pas leur travail.  Autrement, ces délinquants n’auraient pas pu commettre leur délit. Pourtant, il existe un accord conclu conjointement en 2019 entre le Ministère de l’intérieur et le Ministère de ‘éducation en vue de mettre en place des actions visant à renforcer la sécurité aux abords des établissements scolaires. Mais il parait que cet accord n’a pas été mis en œuvre scrupuleusement puisque la présence permanente d’agents de sécurité est rare, sinon inexistante. Or, il est nécessaire de protéger les établissements scolaires contre ces malfaiteurs qui agressent les élèves devant leur école ou ces intrus qui trouvent facilement le moyen de s’introduire au sein de l’école pour perpétrer leurs actes. Ainsi, pour renforcer la sécurité autour des établissements scolaires, il est recommandé de multiplier les rondes de police aux heures d’entrée et de sortie. A l’intérieur de l’école, il faut augmenter l’effectif au niveau des surveillants ou encore installer des caméras de surveillance dans la cour de l’établissement.

Qu’en est-il de la sensibilisation ?

Avec ses actes de violence perpétrés presque quotidiennement, devant ou dans l’enceinte de l’école, ce sont les parents qui s’inquiètent le plus. L’on sait que plusieurs facteurs sociaux sont considérés comme responsables de la violence en milieu scolaire : la crise économique, le chômage, les frustrations, la banalisation de la violence par la télévision et les films d’action vus et revus sur les smartphones. Mais aussi et surtout le manque de communication verbale et la sensibilisation. Face à l’inquiétude des parents, certains chefs d’établissements ont pris des mesures de protection pour assurer la sécurité de leurs élèves. Une sécurité qui passe essentiellement par la sensibilisation de ces derniers contre les énergumènes qui rodent aux alentours des écoles, en les appelant à la vigilance au cas où ils remarquent la présence d’individus suspects à proximité de l’établissement. Dans ce cas, il faut le signaler immédiatement à l’administration pour qu’elle prenne les mesures nécessaires. Toutefois, les parents eux-mêmes doivent mettre en garde leur progéniture contre les agressions qui pourraient provenir de certains individus, une fois sur le chemin ou à l’intérieur de l’école. Bref, tous les efforts doivent se conjuguer, aussi bien de la part des services de la sécurité que de la part des parents et des responsables scolaires afin de prévenir les violences, sous toutes leurs formes et instaurer ainsi un climat scolaire favorable.

Hechmi KHALLADI