« Israël a intentionnellement ciblé la correspondante d’Al-Mayadeen, Farah Omar, et le caméraman Rabih Me’mari, les tuant tous deux après avoir conclu leur diffusion en direct depuis le Sud », selon une publication de la chaîne susmentionnée sur Twitter. Cette information choquante a non seulement ébranlé les familles, les amis des journalistes et les Libanais, mais a également touché toute personne possédant un brin d’humanité. Une terrible nouvelle qui nous rappelle comment tout peut basculer en quelques secondes.

En plein cœur de la tragédie à Gaza, une vérité éclatante se dessine : certains métiers portent à juste titre l’étendard de la noblesse. Les médecins dépassent largement leur rôle prescriptif pour devenir les artisans de vies sauvées. Ils se révèlent comme des anges aux tabliers blancs, sauvant un nombre incalculable de vies. On a vu le personnel des ambulances, les médecins, les infirmiers pleurer pour les enfants martyrs. On a vu le personnel médical dans leur plus grande fragilité, descendre sur terre, pleurant, se sentant impuissants. On a vu les larmes des médecins, brutes, directement dans nos yeux. On a vu des mains de médecins tachées de sang, incapables de trouver les mots, leurs expressions racontent tout.

D’un autre côté, on a vu des influenceurs, des photographes, désireux de révéler ces crimes au monde. On a également vu des journalistes sacrifier leurs familles pour transmettre la vérité. Mais surtout, on a vu des journalistes qui poursuivent leurs rêves, traquant la réalité où qu’elle soit, même si cela leur coûtait la vie. La noblesse de leur quête dépasse toute frontière..

Ce ne sont pas simplement des noms, mais des rêves qui nous ont quittés. Ce sont des aspirations, les voix des sans-voix qui se sont éteintes. Chacun avait son histoire, chacun rêvait de réaliser des accomplissements dans ce noble métier. Mais à chaque fois, nous sommes témoins de nouvelles terribles, d’un journaliste sacrifiant sa vie pour cette noble profession. La liste s’allonge sans cesse, et notre chagrin s’alourdit de plus en plus.

« Nos collègues bien-aimés ont constamment rapporté les atrocités israéliennes dans le sud du Liban malgré les menaces israéliennes. Ces deux journalistes étaient unis par un lien forgé par leur dévouement, leur bravoure et, finalement, leur sacrifice.

« Ils sont devenus deux nouveaux martyrs, de véritables héros, accomplissant leur devoir journalistique pour dénoncer les crimes de l’occupation israélienne lors de la brutale agression israélienne dans la bande de Gaza et le sud du Liban », lit-on sur Al-Mayadeen

Qui sont Farah et Rabih?

A noter que Farah Hisham Omar, 25 ans, est née le 18 juin 1998 et vient de Machghara dans la vallée de la Bekaa au Liban.

Elle a rejoint Al Mayadeen en 2021 en tant qu’éditrice de nouvelles et correspondante et poursuivait un master en journalisme et médias à l’Université libanaise. Farah a participé à plusieurs reportages avec Al Mayadeen, notamment la couverture des élections parlementaires libanaises en 2022 et la couverture des élections présidentielles et parlementaires turques en mai de cette année. Farah a également travaillé en tant que productrice pour le segment « Ala Fekra » sur Al Mayadeen Online, abordant diverses questions liées aux développements au Liban, selon la chaine susmentionnée. Reconnue pour sa bravoure, Farah a insisté pour couvrir les événements en cours dans le sud du Liban, transmettant la vérité et faisant le sacrifice ultime pour transmettre son message.

Rabih Me’mari, 44 ans, est né le 1er janvier 1979 et est originaire de Tripoli, dans le nord du Liban. Rabih était marié à Manal Jaafar, qui travaille également au Réseau médiatique d’Al Mayadeen, avec qui il a deux enfants, Rami (4 ans) et Maria (2 ans).Me’mari a rejoint Al Mayadeen peu de temps après son lancement en juillet 2012 en tant que photojournaliste, avec plus de 20 ans d’expérience dans le domaine, selon la même source.

Reconnu pour son engagement professionnel et sa maîtrise de la photographie, il faisait partie des reportages les plus importants et les plus tendus d’Al Mayadeen. Il a accompagné l’équipe d’Al Mayadeen depuis le début de la couverture des événements dans le sud du Liban, revenant à Beyrouth en rotation avec ses collègues. Cependant, il a insisté pour retourner dans le sud du Liban pour remplir son devoir sur le terrain jusqu’à ce qu’il soit martyrisé aujourd’hui en couvrant l’agression israélienne dans le sud du Liban, lit-on encore sur « Al Mayadeen ».

Ghada DHAOUADI