Dans un pays où chaque individu lutte pour ses propres aspirations, où les revendications se croisent dans une cacophonie de voix, celle des enseignants suppléants résonne avec une intensité singulière. Au cœur de cette mosaïque de quêtes diverses, chacun poursuit avec passion son objectif. Qu’il s’agisse de salaires décents, de meilleures conditions de travail ou de la reconnaissance de leur rôle crucial, tous convergent vers un seul dessein : améliorer leur sort face à une situation économique nationale de plus en plus difficile.

Dans ce contexte où l’économie du pays se raidit de jour en jour, les enseignants suppléants représentent ces acteurs qui endurent depuis longtemps l’incertitude de leur statut professionnel. Ils mènent une quête inlassable d’intégration et de titularisation. Des négociations ont été menées et des mesures ont été prises pour répondre aux préoccupations des enseignants suppléants

En effet, le ministère de l’Education a appelé, dans un communique rendu public le 29 novembre 2023, les enseignants suppléants à se rendre aux délégations régionales y afférentes pour procéder à la signature des nouveaux contrats de travail, stipulant une augmentation de leurs salaires à partir de septembre 2023.

Selon la même source, les services du ministère ont adressé aux délégations régionales de l’éducation les contrats dans leur nouvelle version, qui prévoient une augmentation des salaires des enseignants suppléants de 750 dinars par mois à 1250 dinars à compter de septembre 2023. Et d’ajouter que  « toute formule de régularisation adoptée par le ministère n’exclura pas les enseignants suppléants dans le cadre des principes d’équité, de mérite et de qualité », ajoutant que les commissions techniques reprendront leurs réunions pour étudier le dossier des enseignants suppléants dans l’enseignement secondaire et l’examen de leur situation sur tous les plans, en tenant compte de la spécificité de chaque matière.
Les salaires et dus des enseignants et professeurs suppléants ou professeurs contractuels seront bientôt versés rétroactivement à partir de septembre 2023, selon le même communiqué qui explique le retard dans le versement des salaires par le changement de la formule des contrats après l’augmentation des salaires.
L’augmentation des salaires des enseignants et des professeurs suppléants intervient après l’approbation par le Conseil des ministres d’un projet de décret portant modification du décret gouvernemental n° 1046 daté du 2018 du 18 décembre 2018 relatif aux dispositions particulières pour les contrats visant à pourvoir des postes vacants temporaires dans les établissements d’enseignement relevant du ministère de l’Education.
L’approbation de cette affaire confirme la volonté d’améliorer la situation professionnelle et financière des enseignants suppléants afin d’exercer dans de meilleures conditions leurs fonctions éducatives et pédagogiques, d’après le ministère.

Ils réclament plus qu’un salaire…

La coordination nationale des enseignants suppléants avait appelé le 14 septembre 2023 à l’application du texte de l’accord conclu le 23 mai 2023 et à la régularisation de la situation professionnelle des enseignants suppléants ainsi qu’à garantir leur droit au recrutement.

Le coordinateur national des enseignants suppléants, Malek Ayari, a précisé lors d’une conférence de presse que parmi les points de l’accord de mai 2023 figurent notamment la détermination d’un calendrier selon lequel sera effectué le recrutement en assurant l’introduction des noms des enseignants suppléants (2016-2023) dans une base de données complémentaire, selon l’Agence TAP.

Ayari a affirmé que la coordination revendique un éclaircissement concernant les contrats proposés par l’autorité de tutelle et si ces contrats répondent aux revendications du secteur et permettent une régularisation de leur situation professionnelle dans le futur. Selon la même source, les enseignants suppléants appellent le ministère de l’éducation au dialogue afin de trouver une solution aux multiples problèmes du secteur. Des mouvements de protestation sont prévus au niveau des commissariats régionaux de l’éducation et au ministère en cas de non satisfaction des revendications.

Rappelons qu’ un accord a été signé le 23 mai 2023 entre le ministère de l’éducation et l’union générale tunisienne du travail (UGTT) stipulant notamment l’annulation de la décision de la rétention des notes des élèves et l’éradication du travail précaire ainsi que la régularisation de la situation des enseignants suppléants selon une base de données déterminée.

 

Ghada DHAOUADI