Dans le tumulte déjà connu des hôpitaux tunisiens, où les problèmes d’équipement et les conditions de travail difficiles pèsent lourdement sur le personnel médical, une nouvelle tragédie a récemment assombri les couloirs de l’hôpital… Un événement tragique s’est déroulé au sein de l’hôpital Abderrahmane Mami , où le corps d’un individu, faute d’être placé dans la morgue de l’établissement, a subi un processus de décomposition.

Le directeur de l’hôpital Abderrahmane Mami placé en garde à vue

Le juge d’instruction du Tribunal de première instance d’Ariana  en charge l’enquête sur l’affaire de l’enterrement d’un migrant étranger dont le corps s’est décomposé à l’hôpital Abderrahmane Mami a ouvert une information judiciaire et a ordonné l’unité sécuritaire chargée de l’enquête préliminaire afin de poursuivre les investigations, lit-on sur le site de Mosaïque FM. Il a également décidé de placer en garde à vue le directeur de l’hôpital ainsi que le responsable d’une société privée en charge de l’enterrement du migrant étranger.

Selon la même source, le juge d’instruction a reporté l’interrogatoire de huit autres personnes parmi le cadre administratif et médical de l’hôpital Abderrahmane Mami à jeudi. Ces personnes seront déférées devant la justice.

En effet, le parquet près le tribunal de première instance d’Ariana a placé en état d’arrestation dix membres du personnel administratif et médical de l’hôpital Abderrahmane Mami le 9 janvier 2024. Ils seront interrogés sur les circonstances entourant l’enterrement du migrant étranger dont le corps s’est décomposé car il n’a pas été placé dans la morgue de l’hôpital, selon le site de la radio susmentionné.

« Des erreurs ont été commises mais … »

Lors de son intervention le 8 janvier 2024 sur les ondes de « Diwan FM » , le secrétaire général de l’Union générale de la santé, Hassan Mezni, a appelé le ministère de tutelle à fournir tous les moyens de travail nécessaires ainsi qu’une morgue d’une plus grande capacité à l’hôpital Abderrahmane Mami à Ariana.

L’intervenant a expliqué qu’un chèque avait été émis conformément aux procédures pour une entreprise privée de pompes funèbres, mais cette dernière n’a pas accompli la tâche et a remis le corps à l’ambassade ivoirienne à Tunis.

Selon la même source, des erreurs ont été commises mais que les conditions de travail difficiles à l’hôpital, qui souffre de pénuries logistiques et de personnel, ont eu un impact sur le fonctionnement, soulignant que les efforts du personnel médical et administratif pourraient être erronés mais qu’ils ont subi une sanction administrative.

Le secrétaire général de l’Union générale de la santé a insisté sur le respect par l’organisation des décisions judiciaires, tout en exprimant des réserves quant à la détention de ses membres. Il a appelé à leur jugement dans une situation de liberté car ils ne représentent pas une menace pour la société, a rapporté Diwan FM.

Ghada DHAOUADI