Au sein des nombreux défis que traverse notre pays, l’un des dossiers les plus complexes concerne les entreprises publiques. Ces entités, riches d’une histoire jalonnée de succès et d’échecs, font face aujourd’hui à des défis financiers et administratifs, ainsi qu’à une concurrence accrue. À travers les décennies, les murs de ces entreprises portent les marques des hauts et des bas, des triomphes et des revers. Toutefois, des changements externes menacent de les conduire vers une éventuelle cession. 

« Une corruption rampante »…

Nous n’accepterons plus jamais, pour quelque motif que ce soit, de céder nos établissements et entreprises publics dont la plupart de leurs équipements sont frappés de vétusté et de l’usure, a fait savoir le président de la République, Kais Saied. Ces entreprises publiques constituent sans nul doute une propriété de l’Etat et un des trésors du pays, a-t-il encore souligné.

Dans une déclaration accordée à l’agence TAP, le 31 janvier 2024, lors de sa visite inopinée au siège de la société nationale de Cellulose et de papier alfa (SNCPA) à Kasserine, le président Saïed a rappelé que ces entreprises publiques ont été souvent délaissées et en proie à la dilapidation et à la négligence pendant des décennies durant, pointant du doigt une corruption rampante qui a emballé le système des recrutements au sein de cette entreprise ainsi que le processus de conclusion des marchés et de l’acquisition des pièces de rechange.

Face à une telle situation lamentable, le président Saïed a appelé à la nécessité de décréter en urgence des mesures permettant de sauver l’usine de cellulose et de papier alfa, soulignant que sa visite à cette entreprise publique s’inscrit dans la perspective de trouver une issue à ce dossier. Quiconque hésite à prendre des mesures urgentes face à une telle situation n’a plus de place au sein de l’État, a prévenu le chef de l’Etat, affirmant qu’il est impérieux de purger l’entreprise de la corruption et de moderniser ses équipements qui datent des années 1980.

Dans le même contexte, le président Saïed a appelé les Tunisiens à resserrer les rangs et à s’unir afin purger le pays des lobbies et des corrompus peu soucieux de l’intérêt du pays.

Un programme national de renflouement les entreprises publiques en difficulté financière

Le président de la République a dévoilé à cette occasion un programme national de renflouement les entreprises publiques en difficulté financière dont la vocation ultime, a-t-il dit, est de garantir la continuité et la pérennité de l’entreprise publique tunisienne.

Evoquant la question du droit de la région de Kasserine aux dividendes de la croissance et du développement, dont trois délégations sont au bas de l’échelle les indicateurs de développement régional, en l’occurrence Hassi Al Ferid, Laâyoune et Jdéliane, le président de la République a affiché un optimisme sur l’avenir du Conseil des Régions et des districts, qui a-t-il dit, permettra aux différentes régions du pays de contribuer activement à la prise de décision et à la gestion de leurs affaires locales sans attendre le bon vouloir du pouvoir central, lit-on sur le site de l’agence susmentionnée.

S’agissant des projets publics programmés dans le gouvernorat de Kasserine qui n’ont pas encore vu le jour, le président de la République a assuré que les fonds destinés aux projets bloqués ont été décidément affectés à cet effet, dénonçant la volonté de certaines parties (sans les citer) qui s’acharnent à maintenir la situation actuelle.

Ceux qui s’acharnent à entraver la concrétisation de ces projets bloqués, a averti Saied affirmant qu’ils doivent assumer la pleine et entière responsabilité de leur conduite.

 

Ghada DHAOUADI