10.982 Tunisiens accomplissent le rituel du Hajj cette année. Tout fidèle est appelé à effectuer ce grand pèlerinage au moins une fois dans sa vie. Ces personnes ont été tirées au sort sur plus de 211.000 postulants désireux de réaliser le rêve de tout Musulman d’honorer ce cinquième pilier de l’Islam, véritable consécration de sa foi. Mais, les frais exigés pour le grand pèlerinage aux Lieux Saints sont de plus en plus exorbitants. Le grand pèlerinage de la Mecque (Hajj) coûtera 19.970 dinars en 2024 (correspondant à l’année 1445 Hégire) contre 19.400 dinars en 2023, en hausse de 2,93%. C’est ce qu’a annoncé, mardi 13 février 2024, dans un communiqué, le ministère des Affaires religieuses.

Ce prix inclut les frais d’hébergement et de services soit 16.400 dinars (+2,5% par rapport à un an auparavant) et le billet d’avion à 3.570 dinars (+5% par rapport à un an auparavant). Les futurs pèlerins découvrent que les tarifs se sont envolés pour l’édition 2024 du Hajj. Le vice-président de la Fédération tunisienne des agences de voyages Sami Ben Saïdane, a souligné que le hajj  a été marqué  cette année par une flambée des coûts. Les candidats au pèlerinage de cette année seront obligés de débourser des montants en forte hausse comparativement à ceux des années précédentes.

« L’inflation mondiale, explique t-il, a fait grimper les prix du Hajj de façon spectaculaire, avec une augmentation des coûts pour les compagnies aériennes, le transport, la nourriture et l’hébergement dans et autour de la ville sainte de La Mecque. En plus de cela, la hausse de la TVA , des taxes municipales, des prix des services  en Arabie saoudite et  la chute  du  dinar tunisien par rapport au dollar. Bien sûr ces coûts ne prennent pas en considération les frais annexes des pèlerins, relatifs notamment à la nourriture et au shopping (cadeaux à la famille, dattes et encens, habituellement achetés à cette occasion par les pèlerins Tunisiens).

L’impact de cette augmentation sera particulièrement ressenti par les pèlerins qui se préparent
Pour le  vice-président de la Fédération tunisienne des agences de voyages «  Il est possible de réduire ces coûts et l’une des solutions consisterait à lever  du monopôle de l’Etat qui accorderait aux agences de voyage un quota, tout en supervisant les services assurés.

Cela permettra de proposer des prix moins élevés. Contrairement aux autres pays du Maghreb où cette activité est ouverte totalement ou en partie aux privés, c’est un opérateur public, la Société des services nationaux et des résidences (SNR), qui, en Tunisie, commercialise les packages du pèlerinage à la Mecque. À titre d’exemple, au Maroc, deux tiers du marché soit 22 800 sur un total de 35 000 pèlerins sont gérés par le ministère des Habous et des Affaires islamiques et le reste est alloué aux agences de voyages. Donc il est temps de libérer progressivement l’omra et le grand pèlerinage et revoir la loi de l’échange. On pourra même réduire la durée du séjour qui peut passer de 24 à 10 jours. En Egypte, ça ne dépasse pas les 5 jours. Ce qui se répercute sur le coût du Hajj».

Kamel BOUAOUINA