L’escalade de la violence et la prolifération de la drogue dans les établissements éducatifs en Tunisie suscitent une préoccupation croissante, mettant en lumière une tendance préoccupante au cours des trois dernières années. Selon les données fournies par le directeur de la police de secours, le général de brigade Imed Mamacha, ces chiffres alarmants soulèvent des questions sur la sécurité et le bien-être des élèves. Les statistiques fournies par les postes et districts de la Sécurité Nationale, la direction de la Police Judiciaire, et le Département de Police de Secours révèlent une augmentation constante des cas de violence dans les établissements éducatifs tunisiens.

En 2021, 3 398 cas ont été enregistrés, un chiffre qui a grimpé à 3 551 en 2022, pour atteindre un nouveau sommet inquiétant de 3 650 cas en 2023. Cette tendance à l’escalade souligne l’urgence d’une intervention efficace pour assurer la sécurité des élèves et le bon fonctionnement des écoles.

Outre la violence, la menace de la drogue s’est intensifiée au sein des établissements éducatifs. Les chiffres du ministère de l’Intérieur révèlent une augmentation significative des cas liés au trafic de drogue. En 2021, 54 cas ont été enregistrés, puis une baisse à 31 cas en 2022, avant de repartir à la hausse avec 71 cas en 2023. Cette dynamique soulève des inquiétudes quant à l’impact dévastateur de la drogue sur la santé et la sécurité des élèves. Malheureusement, l’impact de la violence et de la drogue en milieu scolaire va au-delà des chiffres bruts. Ces incidents compromettent le climat d’apprentissage, affectent la santé mentale des élèves, et peuvent entraîner une détérioration du niveau académique. De plus, la sécurité des enseignants et du personnel éducatif est également en jeu. Il est impératif de comprendre les racines de ces problèmes pour élaborer des solutions efficaces.

Le général de brigade Imed Mamacha a souligné l’importance d’une approche sécuritaire exceptionnelle pour faire face à la violence et à la drogue dans les établissements d’enseignement, en particulier là où la propagation de la drogue est avérée. Cette approche nécessite une coordination étroite entre les autorités éducatives et les forces de sécurité pour identifier les zones à risque et mettre en œuvre des mesures préventives et répressives. Au-delà de l’approche sécuritaire, des campagnes de sensibilisation sont cruciales pour informer les élèves sur les dangers de la drogue et de la violence. Ces campagnes devraient également cibler les parents et la communauté éducative pour renforcer la collaboration dans la prévention de ces comportements préjudiciables.

Un renforcement de la surveillance dans les établissements scolaires, combiné à des mesures disciplinaires efficaces, est essentiel pour dissuader les comportements indésirables. Les écoles doivent mettre en place des mécanismes de signalement et des protocoles clairs pour traiter les incidents de manière rapide et appropriée. L’implication active de la communauté est un élément clé de la lutte contre la violence et la drogue en milieu scolaire. En collaborant avec les parents, les associations locales, et d’autres acteurs de la communauté, il est possible de créer un environnement plus sécurisé et propice à l’apprentissage.

La montée de la violence et de la drogue en milieu scolaire en Tunisie nécessite une réponse rapide et coordonnée. En adoptant une approche holistique, combinant des mesures de sécurité, de sensibilisation, et de prévention, il est possible de créer un environnement éducatif sain et sécurisé. Il est impératif que les autorités éducatives, les forces de sécurité, les parents et la communauté travaillent ensemble pour inverser cette tendance inquiétante et garantir que les écoles restent des espaces d’épanouissement pour les générations futures.

Leila SELMI