Dans le quotidien tumultueux des Tunisiens, une lutte inévitable anime leurs journées. Entre caricatures, mèmes et blagues circulant sur Facebook, la réalité d’un citoyen lambda face aux agents municipaux est une toile de défis et de frustrations. Obtenir un simple certificat de naissance, une signature légalisée ou tout autre document vital semble être un parcours semé d’embûches. Ce n’est pas seulement une série de mèmes en ligne, mais bien une réalité brûlante pour de nombreux Tunisiens. Parfois, ce qui devrait être une procédure de quelques minutes s’étire en des jours, souvent à cause d’un simple détail manquant dans les dossiers. Pour certains, se rendre à la municipalité devient un cauchemar quotidien, un présage peu réjouissant pour entamer la journée.

Le 13 mai 2023, le président de la République a mis en lumière l’impératif de « purger l’administration publique ». Puis, le 13 décembre 2023, il a souligné l’état « étrange et anormal » de l’administration tunisienne et des services publics, en évoquant notamment le cas d’un citoyen de Zaghouan dont l’officier de l’état civil avait omis de mentionner le genre de sa fille née en 2016. Le débat a été rouvert, plaçant à nouveau sur la table la question de la qualité des services administratifs et de la responsabilité des autorités municipales.

Recevant, mercredi au Palais de Carthage, le ministre de l’Intérieur Kamel Feki, le directeur général de la sûreté nationale, Mourad Saïdane et le directeur général de la garde nationale, Houcine Gharbi, le chef de l’Etat a souligné que les responsables municipaux doivent « s’acquitter, dans les plus brefs délais, de leur devoirs à l’égard des citoyens ». Il a, en outre, insisté sur la nécessité de l’enlèvement, tous les jours, des ordures ménagères par les services municipaux, ajoutant « qu’il est inacceptable de laisser les tas d’ordures dans les rues pendant quatre jours ».

Saied a, également,  mis l’accent sur l’importance du rôle des autorités régionales qui, selon lui, « n’ont pas assumé leurs responsabilités comme l’exige le devoir national ».

Dans un autre contexte, le président Saied a invité les citoyens à boycotter les produits dont les prix ont été augmentés par les spéculateurs, en particulier durant le mois du Ramadan.

Le président de la République, Kais Saied, a décidé, le 13 mars 2024, de démettre les gouverneurs de Mahdia et de Monastir de leurs fonctions tout en soulignant qu’il est inadmissible qu’un gouverneur ou un délégué reste dans son bureau sans effectuer la moindre visite à une des délégation de son gouvernorat ». Et d’ajouter : « Il est également inadmissible que le gouverneur ne soit pas au courant des coupures d’eau ou d’électricité dans la région où il est le premier responsable du bon fonctionnement des services publics.

Saied a  réitéré la nécessité de lutter contre la spéculation, la flambée des prix et de renforcer le contrôle sur les circuits de distribution, indique un communiqué de la présidence de la République.

Ghada DHAOUADI