Certains métiers saisonniers fleurissent durant Ramadan. Depuis quelques jours déjà, les trottoirs et les espaces publics des quartiers sont squattés par les jeunes et les moins jeunes qui trouvent occupation avec ces métiers indissociables de l’ambiance qui imprime la vie sociale durant Ramadan. Une multitude de produits et de denrées alimentaires qui attirent bon nombre de consommateurs, sont proposés par des jeunes et moins jeunes, venus de partout, vendant bouteilles de jus, des légumes , des fruits, des serviettes en papier et du pain traditionnel. En somme tout ce dont les ménages ont besoin, fait le commerce de ces jeunes vendeurs d’occasion.

Une balade le long du quartier Al Jazira nous livre des images de cette ambiance ramadanesque animée par les vendeurs saisonniers qui étalent des produits à base de semoule   en plus d’autres produits du terroir et de pâtisserie traditionnelle faite maison, dont el-kettayef, makroudh et autres. D’où l’importance de ces petits métiers qui assurent de bonnes rentrées d’argent.

Pour toutes les bourses

Pour de nombreuses ménagères, c’est le bon moment pour arrondir la fin du mois. D’autant plus que, cette année, la deuxième semaine du Ramadan coïncide avec les vacances scolaires. D’autres « occasionnels » s’organisent de manière plus professionnelle. Ils tiennent des stands et souvent toute la famille est mise à contribution pour confectionner le méchioua, les pains traditionnels (tabouna). Pour tous les goûts et toutes les bourses.

Mais, de manière générale, le succès de ce type de marché s’explique par le bon rapport qualité/prix. C’est le cas de Saida, vendeuse de feuilles de briques, trouve son compte dans ce petit commerce occasionnel. En effet, une longue file d’attente, composée majoritairement de femmes, s’allonge jusqu’à la porte de la boutique voisine pour récupérer leurs commandes.

Ali, dont les traits laissent percevoir un âge avancé, s’accroupit calmement devant son couffin rempli de petites bottes de coriandre, de persil et de céleri, à la satisfaction d’une clientèle diverse.

Tabouna et feuilles de brick

Hédi avoue passer son temps en ce mois sacré, notamment la matinée, à préparer les feuilles de brick en immenses piles, que son fils Mohamed, 10 ans à peine, se charge d’écouler non loin de la maison.

Quant à Alia, elle dit exceller dans la vente des épices. « Je vends aussi du piment, du cumin, de nouassar, de chiche aux gens du quartier. Ainsi, je leur procure les traditionnels mets du ramadan à petit prix sans qu’ils aient besoin d’aller les chercher loin », a-t-elle dit, avouant « ne pas arriver à satisfaire toute la commande ».

Bref, le ramadan reste une belle opportunité qui vient booster le business des commerçants durant cette période de l’année. Ces petits boulots ramadhanesques sont, au fil du temps, parvenus à se frayer une place au sein d’une société qui, sans leur présence, le mois de Ramadhan n’aurait pas de goût. Qu’importe, l’essentiel est que le jeûneur court les espaces pour acheter et satisfaire ses envies

                                Kamel BOUAOUINA