Le parquet près le pôle judiciaire économique et financier a ordonné la mise en garde à vue de deux agents de la compagnie aérienne Tunisair opérant actuellement à l’aéroport de Monastir sur fond d’accusation « d’usage de faux », en l’occurrence, présentation de « diplômes falsifiés ».

Dans une déclaration à l’Agence TAP, mercredi, le porte-parole officiel du parquet près le tribunal de première instance de Tunis, Mohamed Zitouna a indiqué que le parquet a donné ses instructions à l’unité centrale chargée des infractions financières complexes en vue de mener des enquêtes approfondies devant aboutir à démasquer les parties ayant facilité ces opérations frauduleuses.

Les investigations s’inscrivent dans le cadre de la mission confiée à cette unité d’enquêter sur des soupçons de corruption liés aux recrutements et aux promotions fonctionnelles au sein de la compagnie Tunisair, précise-t-on encore de même source.

Le porte-parole a ajouté que les éléments de l’enquête réalisée par l’unité sécuritaire précitée ont fait ressortir que le premier agent s’est prévalu de « deux certificats de scolarité falsifiés » délivrés par deux établissements d’enseignement privé à Kasserine et Sousse.

Des allégations confirmées par les commissaires régionaux de l’éducation de Kasserine et de Sousse qui ont révélé que ledit agent n’a jamais étudié dans une école privée à Kasserine ou à Sousse.

Pour le deuxième agent concerné par l’affaire, les résultats des enquêtes menées par l’unité sécuritaire ont montré qu’il exerce actuellement au sein de la compagnie Tunisair dans le même aéroport et qu’il s’est prévalu lors de son recrutement d’un diplôme de baccalauréat « entaché de suspicion de faux ». En l’espèce, la date d’obtention du diplôme de Bac de l’agent concerné est la même que celle de son recrutement au sein de la compagnie Tunisair.

Zitouna a assuré que les enquêtes afférentes à ces deux cas vont se poursuivre afin de parvenir à identifier et à démasquer les parties ayant facilité la perpétration de ces opérations de faux.

Ces enquêtes surviennent sur fond de la visite inopinée du président Kais Saïed à l’aéroport international Tunis-Carthage, lundi dernier, lors de laquelle il a appelé à opérer une « purge » au sein du personnel de Tunisair, mesure qui devra cibler plus de 137 agents dont le recrutement n’avait pas répondu aux conditions juridiques requises.