Dans une ère où l’omniprésence d’Internet et la domination des chats en ligne ont redéfini le quotidien, et où les réseaux sociaux sculptent la réalité, bon nombre de mineurs trouvent refuge dans ces vastes étendues numériques, qui, dans la plupart du temps, sont non sans danger. Phénomène phare : le chantage aux photos et vidéos intimes qui menace les mineurs, et qui semble préoccuper, ces derniers temps, le ministère de la Famille. Lequel réagit activement en lançant notamment des enquêtes mais peine, néanmoins, à trouver les mesures adéquates pour lutter contre ce phénomène, qui, à vrai dire, reste difficile à cerner.

Les réseaux sociaux ont été secoués récemment par la diffusion de publications révélant le chantage exercé sur des mineurs via ces plateformes. Le ministère de la Famille, de la femme, de l’enfance et des personnes âgées est intervenu pour commenter cette affaire, soulignant l’importance cruciale de la protection des jeunes en ligne. Le ministère a appris, suite à la publication circulant sur les réseaux sociaux concernant les soupçons de tentative d’attirer des enfants mineurs par un inconnu via Internet, les séduire, les tromper, les extorquer et les menacer, que les autorités judiciaires et sécuritaires compétentes ont immédiatement entrepris des actions pour enquêter et révéler les détails de cette affaire, lit-on dans un communiqué rendu public le 13 avril 2024.

Le ministère a confirmé que les délégués à la protection de l’enfance n’avaient reçu aucune notification préalable de cet incident et qu’ils suivent de près les détails de cette affaire pour remplir pleinement leur rôle et assurer immédiatement la protection des enfants victimes dès qu’ils sont identifiés, en garantissant leur intérêt supérieur conformément aux dispositions légales en vigueur et aux résultats des enquêtes en cours. Le ministère a rappelé l’importance d’encadrer les enfants et de garantir leur sécurité physique et mentale, en promouvant une culture de dialogue au sein des familles et de la société pour construire une relation de confiance et protéger les jeunes de tous les risques et menaces possibles, en encadrant leur utilisation judicieuse d’Internet et en les protégeant des dangers et des menaces dans les espaces numériques et cybernétiques.

Le ministère a souligné également que notre pays dispose d’un système juridique, social et institutionnel garantissant les droits de l’enfant et réprimant toute menace à son intérêt supérieur. Dans le même contexte, il a rappelé l’importance de respecter l’obligation de notifier un délégué à la protection de l’enfance de tout ce qui pourrait menacer la sécurité physique ou morale de l’enfant, considérant cela comme un devoir légal et moral qui incombe à tous, que ce soit en appelant le numéro vert gratuit 1809, en contactant directement le bureau régional du délégué à la protection de l’enfance compétent territorialement, ou via le portail de protection de l’enfance à l’adresse www.dpe.tn, ou en informant les autorités de sécurité et judiciaires.

Dans tous les cas, les réseaux sociaux est un bien vaste monde. Pour certains, c’est un espace pour visionner des vidéos et partager des photos, pour d’autres, c’est l’occasion de suivre en direct les « lives » et les publications de leurs stars préférées. Mais pour un nombre croissant, c’est un monde où ils s’enferment pendant des heures, les yeux rivés sur l’écran, parlant avec des amis et des proches, mais parfois aussi avec des inconnus. Ces réseaux sociaux peuvent être à la fois un paradis et un enfer, car ils peuvent conduire des inconnus à commettre des actes répréhensibles, y compris le chantage impliquant des enfants. Mais ils peuvent aussi servir de tremplin pour révéler des réalités troublantes, appelant les parents à prendre davantage soin de leurs enfants et à être conscients des dangers qui les guettent.

Ghada DHAOUADI