Alors que les Palestiniens subissent un génocide à Gaza, les étudiants américains continuent d’allumer le flambeau de la libération palestinienne sur leurs campus universitaires. De Columbia à Yale, en passant par la New York University ou Berkeley en Californie, les manifestations contre le génocide à Gaza et pour la Palestine ainsi que les campements étudiants fleurissent sur les campus américains. Mais face à cet activisme étudiant pro-palestinien, la répression par les organes administratifs bat son plein. Des milliers de personnes sont descendues sur le campus de Columbia pour manifester leur solidarité avec les centaines d’étudiants qui ont été arrêtés par la police de New York la veille.

En effet, les tensions ont éclaté entre les manifestants étudiants pro-palestiniens et les administrateurs d’université dans plusieurs universités des États-Unis le 22 avril 2024 alors que des cours en personne étaient annulés et que des manifestants étaient arrêtés, selon l’agence AFP.

Les manifestations, qui ont débuté la semaine dernière à l’Université Columbia avec un grand groupe de manifestants établissant un campement de solidarité avec Gaza sur le campus, se sont étendues à d’autres campus, notamment l’Université Yale, le Massachusetts Institute of Technology (MIT), et d’autres.

« Le langage antisémite, tout comme tout autre langage utilisé pour blesser et effrayer les gens, est inacceptable et des mesures appropriées seront prises, » a déclaré la directrice  de l’université Columbia Nemat Shafik. « Pour désamorcer l’animosité et nous donner à tous une chance de réfléchir aux prochaines étapes, j’annonce que tous les cours se tiendront virtuellement lundi, » a-t-elle ajouté dans une déclaration a l’agence AFP.

A noter que la semaine dernière, plus de 100 manifestants ont été arrêtés après que les autorités universitaires ont appelé la police sur le campus privé le 18 avril 2024, une action qui semble avoir exacerbé les tensions et suscité une plus grande mobilisation pendant le week-end. Mimi Elias, une étudiante en travail social qui a été arrêtée, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) lundi : « Nous allons rester jusqu’à ce qu’ils nous parlent et écoutent nos revendications. » « Nous ne voulons ni antisémitisme ni islamophobie. Nous sommes là pour la libération de tous », a déclaré Elias. Joseph Howley, professeur agrégé de lettres classiques à Columbia, a déclaré que l’université avait utilisé le « mauvais outil » en impliquant la police, ce qui avait attiré « des éléments plus radicaux qui ne font pas partie de nos manifestations étudiantes ».

« On ne peut pas discipliner et punir pour résoudre les préjugés et les désaccords communautaires », a-t-il déclaré à l’AFP. Alors que la fête de Pâque commençait lundi soir, des images sur les réseaux sociaux semblaient montrer des étudiants juifs pro-palestiniens tenant des repas traditionnels du séder à l’intérieur des zones de manifestation sur plusieurs campus, notamment à Columbia.

Plus bas en ville, la police a commencé à détenir des manifestants qui avaient établi leur propre campement à l’Université de New York vers 20h30, a rapporté le New York Times, après que l’école a qualifié le comportement des étudiants de « désordonné, perturbateur et antagoniste ». Il y a également eu des manifestations au MIT, à l’Université du Michigan et à Yale, où au moins 47 personnes avaient été arrêtées lundi après avoir refusé de disperser, selon l’agence AFP.

« L’université a pris la décision d’arrêter ces personnes qui refusaient de quitter la place en tenant compte de la sécurité et de la tranquillité de toute la communauté de Yale », a déclaré l’université de la Ivy League dans un communiqué. A l’Université Harvard, les responsables ont suspendu, le 22 avril 2024, le Comité de Solidarité Palestinienne, a déclaré le groupe d’étudiants sur Instagram. Rappelons que le président Joe Biden a déclaré lundi qu’il condamnait « les manifestations antisémites ». « Je condamne également ceux qui ne comprennent pas ce qui se passe avec les Palestiniens », a-t-il déclaré aux journalistes, sans donner plus de détails, selon la même source.

Ghada DHAOUADI