Par Mansour M’henni

En partenariat avec les associations Brachylogia-Tn, QCA (Questions et Concepts d’Avenir) et ACAM (Association pour la Culture et les Arts Méditerranéens), ainsi qu’avec le département de français de l’ISSHT (Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis – Université Tunis El Manar), l’Ureb (Unité de Recherche en Etudes Brachylogiques) a organisé à distance, le samedi 19 juin 2021, une journée d’étude autour de la question « Penser la minorité », une rencontre qui s’est avérée un grand succès bien qu’elle soit la première organisée totalement à distance.

Il est à rappeler que le concept de « Nouvelle Brachylogie » et son champ de recherche ont été initiés par Pr. Mansour M’henni de l’Université Tunis El Manar en 2012 (maintenant intégrés dans l’enseignement et la recherche des plusieurs universités dans plus de 15 pays de quatre continents), à partir d’une relecture de la pensée Socrate. Le concept se fonde sur l’esprit de conversation, seul à même de donner un statut égalitaire aux participants (dans le discours ou dans la société), de faire valoir la conscience d’humilité et de relativisation des vérités, d’imposer une brièveté de parole pour une meilleure écoute et une profonde interrogation, et de conduire le plus près possible de l’idéal de démocratie.

Les participants (communicants et public), représentant six pays (Algérie, Côte d’Ivoire, France, Italie, Maroc, Tunisie) et des statuts variés (jeunes chercheurs, enseignants universitaires de différents grades, des maîtres-assistants aux professeurs émérites), ont suivi avec grand intérêt l’ensemble des communications et ont pris part aux débats par des questions profondes et des remarques enrichissantes, ouvrant la voie à d’autres manifestations sur la même problématique et sur celles y ayant trait directement ou indirectement.

La rencontre, qui a débuté par une ouverture officielle meublée de deux allocutions successivement de Mme Zouhour Ben Aziza (Directrice de l’Ureb) et Mme Safa Chébil (Directrice du département de français de l’ISSHT), a été clôturée par une synthèse proposée par Mme Ben Aziza et M. Mansour M’henni (Président de la Cireb-Paris). A la fin, les points suivants ont été soulignés :

1 – Penser ou repenser la minorité nécessite de poser de nouveau la question de la définition de la notion et de la façon dont devrait être révisée son inscription sur l’échelle des valeurs ;

2 – Repenser la minorité c’est interroger l’interaction entre son expression littéraire et artistique et les incidences que cela aurait sur la perception sociale de la minorité en rapport à l’arrière-fond éthique qui présiderait à la pensée néo-humaniste ;

3 – En corollaire, sans doute conviendrait-il d’examiner le mode de complémentarité des actions scientifiques et de recherche avec les actions associatives, voire les actions culturelles, sociales et politiques.

4 – Il conviendrait sans doute de s’interroger également sur le discours identitariste des minorités et d’en évaluer les effets et les causes ;

5 – La notion glissantienne de la « poétique de la relation » a été évoquée à ce propos ; encore faut-il l’aborder d’un point de vue conversationnel pour la faire émerger avec des dimensions élargies au maximum de pluridisciplinarité et d’en dégager les ingrédients d’un nouvel humanisme.

Au terme de ces travaux, une promesse ferme a été donnée de la publication, en septembre 2021, des Actes de cette journée dans le N° 12 de la revue Conversations, publiée par l’association Brachylogia-Tunisie.

S.R. d’après communiqué