Le problème est loin d’être résolu… la question n’intéresse la plupart des responsables dans notre pays et le phénomène « Brain Drain » ou « fuite des cerveaux », souvent, constaté dans le monde entier, ne fait que s’accentuer, en Tunisie, sans pour autant, trouver des solutions efficientes pour l’éradiquer.
Depuis la révolution, le phénomène a connu une hausse remarquable. Plusieurs jeunes tunisiens dont des élites ont choisi de quitter leur pays pour aller travailler et vivre ailleurs, où ils trouveront des conditions plus propices et des rémunérations dignes de leur travail et efforts déployés.
Etant étudiants en cours de formation, chercheurs, médecins, ingénieurs ou autres, ils rêvent tous de telles opportunités afin de construire un avenir plus clair, loin des obstacles que l’on a tendance à rencontrer en Tunisie.
L’on constate, en effet, que les jeunes en Tunisie sont plongés dans le désespoir total, quand plusieurs d’entre eux choisissent de franchir un chemin long, difficile, épuisant et préfèrent ainsi sombrer dans le mal du pays, dans lequel, ils comptent se diriger, pour éviter le fait de souffrir dans leur propre pays !
« La Tunisie est un pays qui empêche de rêver », « on nous met les bâtons dans la roue »…., c’est ce qui ressort, la plupart du temps, d’une jeunesse désespérée qui emploie, souvent, ces phrases pour expliquer les motifs de son départ et pour, en outre, mettre l’accent sur ce qui la pousse à partir à l’étranger.
Il y a aussi ceux qui préfèrent travailler en tant que « plongeur » dans un restaurant, laisser derrière eux, leurs familles et renoncent parfois à leur nationalité, pour aller vivre ailleurs. Et ce, au lieu de chercher des opportunités d’emploi dans leur pays.
A vrai dire, ce phénomène est même devenu une tendance chez certains jeunes qui ne sachent que « suivre le troupeau », en imitant les autres, sans trop y réfléchir et sans avoir des objectifs bien précis, qui leur poussent à chercher ailleurs.
UGTT et OCDE
Le problème qui se pose c’est que l’on se trouve entre une jeunesse révoltée qui cherche un long chemin à parcourir mais étant un parcours sûr ! et entre un pays qui n’a pas les ressources nécessaires pour répondre aux attentes et besoins des jeunes en question.
L’on se trouve, par ailleurs, face à des chiffres alarmants qui ne font que s’accentuer de jour en jour. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Tunisie est classée au 2e rang des pays arabes en matière de fuite des cerveaux.
Dans la même optique, l’Ugtt a avancé qu’à cause de l’absence de recrutement de médecins au cours des années 2017-2018, l’on recense un départ de 630 médecins pour l’année 2018. Ce chiffre peut atteindre 2.700 en 2022.
Dans un rapport publié par le Fonds Monétaire International, le 26 février 2021, le FMI a tiré la sonnette d’alarme, en mettant en garde contre, ce phénomène, qui pourra compromettre à long terme, le développement futur du pays, en nuisant à l’économie nationale, si seulement si, des solutions efficaces ne seront pas prises, afin d’éradiquer ce fléau.
Après ce constat alarmant, il est impératif que nos responsables mettent en place tout une stratégie qui vise à garder les jeunes élites en leur offrant des conditions plus au moins propices, leur permettant d’évaluer dans leur patrie et construire une carrière digne de leurs compétences. Il est ainsi important le fait de valoriser leur travail en éprouvant une simple reconnaissance, leur permettant de se motiver et aller de l’avant !
A vrai dire, c’est en préservant nos jeunes compétents qu’on arrivera à avancer et à faire en sorte que notre pays évolue sur tous les plans.
Linda Megdiche