Trois semaines se sont écoulés depuis la date marquante du 25juillet, qui a vu le président de la République, en activant l’article 80, lever l’immunité parlementaire des députés, geler le parlement et limoger le Chef du gouvernement. Un tournant majeur, qui aura permis à Kais Saied, de bénéficier d’une popularité sans pareil auprès de son peuple ; largement favorable à toutes les décisions qu’il a prises, quand bien même aucune feuille de route n’a été établie jusqu’ici, pour dissiper le flou ambiant.
L’on peut admettre que cette date a constitué un événement marquant dans l’histoire de la Tunisie. Depuis ce jour-là, les choses ont pris une nouvelle tournure. « Pour une fois » la volonté du peuple a triomphé et le président de la République « soutenu par la majorité du peuple » détenait pour de bon les règles du jeu.
Ces derniers jours ont certes été marqués par des arrestations successives, mais un constat s’impose : le changement est plutôt « Safe, calme », réfléchi et surtout basé sur les normes de la loi !
Ce qui n’a pas empêché ses détracteurs, de le vilipender sur les assignations à résidence et sur les arrestations, mettant en garde contre la tentation d’une déviation « dictatoriale » du président de la République, lui reprochant le fait qu’il soit désormais détenteur des trois pouvoirs.
C’est ce qui a amené Kais Saied, par ailleurs, à s’exprimer sur cette question, lundi, lors de sa visite à l’aéroport de Tunis, en se demandant sur quoi ils se sont basés, pour supposer qu’il ait pu vraiment avoir des velléités de dictature. Il s’est ainsi demandé si des potences ont été dressées, ou si quelqu’un a été fusillé pour qu’ils osent affirmer une telle chose.
Au-delà de toutes ces attitudes qui ne sont pas nouvelles chez certaines personnes, lesquelles ne réagissent que pour renverser la table pour leurs propres intérêts, les tractations se poursuivent pour la nomination du prochain Chef du gouvernement.
Les communiqués de presse explosent les réseaux sociaux, les appels téléphoniques en provenance et vers des pays voisins ne manquent pas à l’appel ! et les pressions que l’on subit à l’échelle international impactent fortement sur la psychologie du citoyen –lambda, qui ressent tout le poids de cette pression.
Incertitudes logiques
Cela dit, l’on est en droit de s’inquiéter pour l’avenir de la Tunisie, en dépit de toutes les promesses du Président, qui s’est voulu rassurant à maintes reprises, pour ce qui concerne l’avenir du pays.
Il se trouve que le voile de mystère, qui entoure, à certains égards, un président énigmatique, et qui n’annonce, toujours pas la couleur, contribue fortement, à ce qu’une frange de Tunisiens demeure dans l’incertitude, quant au futur de la Tunisie.
Une inquiétude qui tend à se dissiper un tant soit peu, depuis que le président de la République a affirmé lundi, lors de sa visite, à l’aéroport de Tunis Carthage, que le gouvernement sera, bientôt formé, et que les choses vont se faire selon « la volonté du peuple ».
Il a ainsi ajouté que ceux qui pensent qu’il reviendra sur ses décisions, se trompent de personne.
De son côté, le conseiller auprès de la présidence, Walid Hajjem, a tenu à rassurer, lundi,les Tunisiens, en affirmant que Kais Saied déployait tous ses efforts pour résoudre cette question, et trancher en faveur de la bonne personne, qui sera appelée à former un nouveau gouvernement.
Soulignant qu’il comprenait l’impatience et l’inquiétude de certains, il a invité les Tunisiens à garder confiance en les choix du président.
Entre satisfaction et inquiétude, plusieurs scénarios sont envisageables, dont, le président Saied semble exclure, définitivement, le retour au pré-carré de prédilection des Nahdhaouis : la reprise des travaux parlementaires.
Jusqu’à présent, le citoyen lambda s’arrime à l’espoir, Reste à savoir si, dans une semaine, la volonté du peuple triomphera à la fin de ce chapitre, et si l’on arrivera à tourner la page de tous ces tiraillements politiques.
Linda Megdiche