Après avoir pris conscience des conséquences du réchauffement climatique qui auront, sans doute, des retombées dramatiques sur la planète et l’être humain, plusieurs pays autour du monde se sont mobilisés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, dont la Tunisie, qui a présenté, ces deux derniers jours, sa version actualisée du document Contribution Déterminée au niveau national (CDN), en projetant d’atteindre des objectifs climatiques ambitieux, notamment la Réduction de 45% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, au lieu des 41% précédemment spécifiés.
La Tunisie a, de ce fait, proposé dans ce document, de travailler et de fournir davantage d’efforts dans des domaines bien précis tels que l’économie circulaire, la sécurité alimentaire, la sécurité de l’eau, le développement social, la gestion de déchets…
Sur le plan théorique, la démarche de la Tunisie et son implication dans des question qui touchent essentiellement l’environnement est louable mais sur le plan pratique, Mohamed Zmerli, point focal national de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, rattaché au ministère de l’Environnement et des Affaires locales, a déclaré à une radio privée, que la Tunisie a besoin de crédits financiers d’une valeur de 19,3 milliards de dollars jusqu’en 2030, pour mettre en œuvre ses engagements en faveur de la protection du climat.
De ce fait, en tenant compte de ce chiffre « important » qui doit être à la disposition de la Tunisie, l’on est en droit de s’interroger concernant l’aptitude de la Tunisie à atteindre ces objectifs environnementaux.
Effort citoyen
Au-delà de la mobilisation national et international qui a pour but de fixer des objectifs et de mettre en place des modèles efficaces afin d’éradiquer ce phénomène et « limiter les dégâts », la mobilisation de la société civile et associative est d’une grande importance.
D’ailleurs, l’on a été témoin de plusieurs bénévoles et associations qui se sont portés volontaires, ces derniers jours, en participant à des campagnes de nettoyage, telles que celles organisées par l’association « Abysse plongée » à Mahdia qui avait pour objectif d’évacuer les déchets de la plage. Ces associations sensibilisent les citoyens à préserver l’environnement, en les incitant à l’économie verte et à politique de zéro déchet (Zero waste).
Les déchets et leur impact
Rappelons dans la foulée, que plusieurs études qui ont été menées à travers le monde ont démontré que les déchets sont responsables de 5% des émissions des gaz à effet de serre sur la planète. Cela dit, la dégradation des déchets en tas et le brûlage des déchets, tant au niveau des ménages que sur les dépotoirs sont des pratiques qui présentent un impact fort sur le climat.
De même, l’Etat est en train de faire bouger les choses quant à la question environnementale. Le ministère a appelé, lors de la journée mondiale sans vélo, qui a eu lieu, récemment, les citoyens à utiliser les moyens de transport public pour lutter contre la pollution et pour limiter l’émission du gaz de dioxyde de carbone, qui se transmet, essentiellement, par les voitures.
Plusieurs réductions sur les billets de train ont été faites, à cet égard, pour encourager les gens à participer à cette action.
Après l’Etat, les incubateurs
D’autre part, plusieurs incubateurs de projet sont en train d’encourager les éco-entrepreneurs de lancer des projets à impact environnemental. A titre d’exemple, le laboratoire de l’économie sociale et solidaire « Lab’ess » qui a lancé dans le cadre du projet « MED’INA », un appel à candidatures au profit d’éco-entrepreneurs porteurs d’idées de projets et ou d’entreprises déjà existantes, installées en Tunisie. Ces projets devront avoir un impact social et environnemental sur la commune de la Marsa.
A vrai dire, l’on ne peut que saluer tous ceux qui contribuent à la politique de zéro déchet, en favorisant l’économie circulaire. Mais, il ne faut pas se contenter de mener des projets sur certaines communes et d’y ignorer d’autres.
Au-delà de tous les acteurs qui ont pris conscience de l’ampleur de la question environnementale et qui ont répondu favorablement aux actions liées à l’environnement, il faut noter que le réchauffement climatique est une notion qui reste encore abstraite pour plusieurs Tunisiens.
A cet effet, un travail de fond dans la sensibilisation doit être davantage mené au sein de différentes communautés locales pour faire prendre conscience de ce danger qui guette la planète Terre.
Linda Megdiche