Nous est-il méthodologiquement possible de réfléchir sur le concept de l’intelligence émotionnelle et de son mode de fonctionnement dans la logique des derbies sportifs chauds et passionnants ?
Etant à la fois, fan du football et passionné de ce concept magique « l’intelligence émotionnelle » je me permet de le faire quitte à violer les normes de toutes les logiques.
L’intelligence émotionnelle ???
C’est généralement le produit d’une synergie étroite entre le quotient intellectuel et le quotient émotionnel (QI /QE).
C’est aussi le produit d’une relation d’échange dialectique entre  le cœur et la tête, entre les sentiments et la pensée, c’est un derby  organiquement et intimement lié à la personne elle même.
Un Derby ???
C’est une rencontre sportive entre deux clubs d’un même quartier. Chacun d’eux,  se réserve le secret de forcer ses lois et ses choix.
 Chacun d’eux  est  animé par la passion de gagner, d’imposer sa suprématie et d’étoffer autant que possible son palmarès sportif.
Le derby est souvent plaisant, il offre à son public un spectacle fort chargé d’émotions, de joie ou de peine, d’euphorie ou de tristesse
Les passionnés des derbies se noient généralement dans la gymnastique des émotions, alors que les intellectuels plongent souvent dans celle de l’esprit.
L’intelligence émotionnelle, ce concept magique, est aujourd’hui au cœur de la dynamique socioprofessionnelle. Cette place stratégique, qu’il occupe aujourd’hui dans le domaine des sciences psycho-sociales, sans exagération aucune,  lui confère le pouvoir d’évaluer les secrets de la réussite et de l’échec, mais surtout de relever les points forts et de définir les axes du progrès et du développement humains et institutionnels.
Il fut un temps, où le cœur ‘‘ce temple de nos affects et de nos émotions ‘‘, faisait sa loi, et imposait ses choix. Le sentiment d’amour par exemple, si puissant soit-il , forçait ses lois au titre d’un Dieu cruel , un Dieu qui possédait souvent l’homme entier , un Dieu qui n’avait ni cesse ni trêve jusqu’à ce que cet Homme lui sacrifie non seulement son âme mais aussi son être physique dans un état de soumission aveugle, et de souffrance totale.
Il fut un temps aussi où la suprématie de l’intellect en a fait un Dieu puissant voire  même, un Dieu criminel. Un Dieu qui, au nom du consensus socioculturel et scientifique accablait et entravait une gymnastique psycho-intellectuelle et suspendait un mouvement d’échange harmonieux entre le cœur et l’esprit, entre les sentiments et les idées. Albert Einchtein  a souvent émis des réserves sur la suprématie de la raison en disant : «  Nous devrions faire attention à ne pas faire de l’intellect un Dieu. Il possède naturellement des muscles puissants, mais il n’a pas de personnalité. Il ne peut conduire, il peut seulement servir »
Nos générations anciennes et même celle d’hier et d’aujourd’hui, ont souvent subi le poids d’une culture, ayant fait de l’intellect, et de l’émotionnel des Dieux cruels et criminels.  Au nom d’une pseudo-suprématie concurrentielle, ces mêmes Dieux se neutralisaient dans de véritables derbies psycho-intellectuels .
Les recherches scientifiques dans le domaine psychosocial, ont plus confirmé les limites et la faiblesse de ces générations que la cruauté intrinsèque de ces Dieux.
 Il n’y a pas de Dieux criminels, il y a certainement une forte tendance  ‘’psycho-socio-culturelle’’, à l’adhésion naïve  au conformisme social, plutôt qu’à l’intelligence sociale.
Depuis le début du XXème siècle, les pionniers dans le domaine des sciences psychosociales, nous ont éthiquement et scientifiquement élaboré des modèles d’intelligences multiples,  dont celui de l’Intelligence Emotionnelle.
A.Binet, H.Gardner, D. Goleman … considèrent que cette synergie étroite, entre le  (QI/QE), puise son sens et sa fiabilité dans :
_ Les intelligences intra et interpersonnelles
_ La capacité à contrôler nos sentiments et ceux des autres
_ La capacité à se motiver et à se préserver malgré l’adversité et les frustrations
_ La capacité à altérer ses facultés de raisonnement au profit de l’empathie et de l’espoir.
L’intelligence émotionnelle, cette clé magique, est effectivement le produit d’un derby entre un cœur appelé à apprendre à raisonner, et une raison tenue à respecter  ‘’ le  temple de nos émotions ‘’ Le Cœur
Ainsi le Derby éternel cesserait d’être conflictuel et deviendrait un derby fraternel, un derby émotionnellement intelligent.
D. Goleman, l’artisan du concept de l’intelligence émotionnelle précise qu’ : «[ …] Aucune  créature ne peut voler avec une seule aile. L’art de conduire les hommes se situe à la croisée du cœur et de la tête, des   sentiments et de la pensée. Ce sont les deux ailes qui permettent au leader de s’élever […] »
Apprenons à devenir émotionnellement intelligents, faisons-nous des ailes  et changeons d’attitude pour changer d’altitude !
Par Hédi Chérif