Par Sliman Chahdi

 

 

 

 

Il y a quelques semaines, le 28 septembre 2021 précisément, le gouvernement français a décidé la réduction des visas accordés aux ressortissants maghrébins à savoir les Marocains, les Algériens et les Tunisiens. Les arguments présentés pour justifier cette décision s’adressent aux gouvernements de ces trois pays qui ne veulent pas récupérer leurs ressortissants et refusent de leur fournir les laissez- passer pour leur rapatriement. L’objectif est ainsi double :

  • Mettre la pression sur les personnes refoulées et leurs pays d’origine
  • Ternir l’image de ces pays, et montrer qu’ils sont irresponsables et inhumains car ils ne veulent pas prendre en charge leurs ressortissants.

Les pays du Maghreb désapprouvent bien évidemment cette mesure; ils ont même protesté diplomatiquement.

Cette décision survient dans un climat politique délétère où tous les coups sont permis contre les Immigrés maghrébins et musulmans qui sont donnés en pâture et présentés comme les principaux responsables de la crise aussi bien économique, sociale et sociétale que traverse la France. Cette mesure n’est pas du tout anodine, elle s’inscrit dans une démarche politique qui semble dire aux Français que le gouvernement est intransigeant sur le sujet de l’immigration et surtout sur celui des sans-papiers. Il faut dire que la surenchère et les attaques contre les maghrébins musulmans prennent des dimensions disproportionnées où tout est mélangé : Immigration, Islamisme, terrorisme, sans prendre le temps de faire la part des choses.

Ces arguments sont porteurs à quelques mois des élections présidentielles. La flambée du populisme et de la démagogie occupe le champ médiatique et ce, depuis un certain temps. Les partis politiques sont sous pression car les discours xénophobes et fascistes ont le vent en poupe et marquent une rupture avec le « politiquement correct ». La droite républicaine sans projet et sans idées, est débordée et trop préoccupée par le choix de son candidat aux prochaines échéances.

La gauche, réduite à une peau de chagrin, continue de se tirailler, sclérosée par les égos débordants de ses principaux ténors et penser toujours le « jour d’après » avec des « discours d’avant »!

En attendant, on a l’impression d’être plongé dans une ambiance glauque où de plus en plus souvent les postures ne sont que des impostures et où la médiocrité fétide le dispute à la démagogie et à la malhonnêteté intellectuelle.

La panne d’idées perdure. La crise sanitaire n’a eu aucun effet sur les paradigmes et les schémas désuets qui ont échoué et qui continuent à créer de la pauvreté et de l’exclusion. Ce qui manque actuellement entre autres c’est un projet politique, une orientation et du sens susceptibles de fédérer les gens, de leur donner de l’espoir pour faire société et vivre ensemble.

Manifestement, ce n’est pas pour tout de suite.  Un peu de patience et peut être comme le dit le proverbe « Tout vient à point à qui sait attendre » !