L’urologie est une spécialité médico-chirurgicale portant, principalement, sur les troubles de l’appareil urinaire chez l’homme et la femme. Ce domaine englobe, également, « les dysfonctionnements de l’appareil génital et reproducteur chez l’homme. »
Pour dresser un tour d’horizon sur le futur de cette spécialité en Tunisie et avoir plus de détails sur l’évolution de cette discipline , sur les missions de l’association tunisienne d’Urologie , la formation des urologues et ses contraintes , « le Temps news » a contacté le président de l’ATU Rafik ElKamel.
LE TEMPS NEWS – Quelles sont les principales missions de l’association?
Dr Rafik ElKamel – La mission principale de l’association est l’enseignement postuniversitaire et l’encadrement des jeunes urologues confirmés.
Et quels sont vos partenaires?
Sur le plan national, nous avons des collaborations avec d’autres sociétés performantes et sur le plan international on travaille avec des sociétés maghrébines, africaines, françaises et américaines.
Quel est le degré de développement de l’urologie en Tunisie ?
C’est vrai qu’on ne peut pas le qualifier d’un haut niveau mais on peut parler d’un niveau acceptable d’urologie en Tunisie. En effet, nous disposons de presque tous les équipements.
Quels sont les contraintes que l’urologie rencontre ? Et en quoi consistent-t-elles?
Bien évidemment, on envisage des contraintes. En d’autres termes, elles figurent dans le secteur public ainsi que dans le secteur privé.
Pour l’enseignement par exemple, on a 4 facultés et un collège de l’urologie: on n’a pas de contraintes à ce stade là. Nos professeurs ont un bon niveau. Nos urologues occupent les premières places lorsqu’ils passent le concours de l’équivalence. Donc c’est un niveau acceptable si on le compare avec celui d’autres pays.
Chaque année, dans le concours de résidanat, nous formons entre 8 et 10 spécialistes en urologie en Tunisie.
Actuellement, on trouve 300 urologues en Tunisie répartis sur toute la Tunisie.
Donc, la première contrainte porte sur la centralisation des urologues dans les régions côtières( Tunis, Sousse, Sfax, Monastir) et, pour les région d’intérieur, il n’y a pas suffisamment d’urologues à cause de facteurs socio-économiques et car il y a pas de service d’urologie dans ces régions.
Comme vous le savez, un urologue ne peut pas travailler tout seul; il faut toute une équipe pour faciliter son travail. Autrement dit, il doit être accompagné par un anesthésiste, un radiologue …
Pour la répartition des médecins entre le secteur public et le secteur privé: elle est équitable.
Vous avez parlé du concours du résidanat, est ce que les étudiants doivent avoir les meilleures moyennes?
Sur 650, uniquement les 100 premiers ont le droit de se spécialiser en urologie.
Docteur Rafik, pour les équipements, y a t-il une différence entre le secteur public et le secteur privé?
Les cliniques privées disposent d’un matériel plus sophistiqué que les hôpitaux : comme le laser.
Dans le secteur privé, nos cliniques sont presque bien équipés mais nous manquons uniquement en Tunisie de robots nous exercerons toutes le interventions sans exception , on n’a pas besoin d’envoyer un malade à l’étranger.
Pour les hôpitaux, on a un problème de l’entretien et de la réparation des équipements car la majorité des fournisseurs sont à l’étranger .
Pouvez- vous nous donnez plus de détails sur les deux congrès qui vont être organisés en Tunisie?
En tant qu’une association, nous en train de faire ls préparatifs du congrès africain depuis 6 mois; Nous avons invité presque 50 pays africains.
On va discuter les prouesses médicales et on va promouvoir l’image de la Tunisie.
Ajoutons à cela ce congrès est une bonne occasion une bonne opportunité pour avoir une clientèle africaine.
En effet, lorsqu’on a fait précédemment un congrès au Mali et en Mauritanie , cela nous a permis d’avoir plus de patients maliens et sénégalais.
Quant au congrès francophone, il se déroule chaque 2 ans ; il a été prévu en 2020 mais à cause de la pandémie il n’a pas eu lieu . Donc, il va se dérouler en 2028 au lieu de 2026 en Tunisie.
Docteur Rafik, quel est le classement de la Tunisie en urologie par rapport aux autres pays africains et européens?
On n’a pas de classement en urologie, mais si on compare la Tunisie avec d’autres pays, nous sommes parmi les premiers par rapport aux autres pays européens et sur le plan africain, on occupe la deuxième place après l’Egypte.
La pandémie du covid-19 a t-elle impacté l’urologie en Tunisie?
On ne peut pas nier que le Covid-19 a eu un impact négatif sur plusieurs spécialités médicale notamment le domaine de l’urologie.
Plusieurs patients qui ont besoin d’une intervention chirurgicale urologique, tel que le calcul rénal, évitent par exemple de le faire, car ils craignent d’être affectés par le virus.
Interview réalisée par Ghada Dhaouadi