Bady Chouchène, artiste peintre de la génération des années 80, est un habitué de la Galerie Aïn depuis plusieurs années. Le voilà qui revient aujourd’hui pour y exposer ses dernières créations dans une exposition personnelle qui se poursuivra jusqu’au 15 décembre courant.

D’ordinaire, l’artiste peint des scènes de la vie quotidienne et traditionnelle dans les villes et les villages de Tunisie, surtout de la Chebba dont il est originaire. Cette fois-ci, il introduit dans ses travaux de nouveaux éléments qui enrichissent ses créations précédentes, comme le portrait, la mer, étant toujours fidèle à son style artistique marqué par sa touche expressive et gestuelle et à sa palette chromatique très variée.

Les cimaises de la Galerie sont garnies de 28 tableaux où l’on ressent un mouvement perpétuel et une vivacité des gestes et des couleurs, toujours avec ces flux de lumière qui surgissent à travers ses touches d’où émane une ambiance de gaité et de joie.

Natif de la Chebba, ville balnéaire du Sahel, Bady Chouchène s’est cette fois intéressé à la mer dans trois ou quatre tableaux, alors qu’auparavant il s’était plutôt concentré sur les lieux populaires, traditionnels et folkloriques. Cependant, la foule des gens, les souks, les marchands, les artisans, les ambiances festives, les personnages et les espaces se confondent harmonieusement et cohabitent en symbiose totale. Si les sujets traités sont réels, il n’en demeure pas moins vrai que l’approche de l’artiste dépasse le réalisme pour frôler l’imagination, la fantaisie, voire même la magie. Le visiteur demeure fasciné devant ces toiles « magiques » souvent jusqu’à la transe.

Les œuvres faites à la peinture à huile sont traitées souvent dans un style plus proche de l’abstrait que du figuratif et elles témoignent d’une bonne maitrise et d’une grande adresse d’un artiste de talent qui évolue sans cesse aussi bien son inspiration que dans sa créativité. Décidément, tout est nouveau dans cette exposition : quoique certains thèmes soient récurrents, l’approche est nouvelle, que ce soit au niveau des formes, des lignes, des signes, des couleurs, des ombres, des lumières, tout cela donne à l’œuvre toute sa splendeur et toute sa douceur, toute sa transparence et toute sa profondeur.

Avant même d’entrer carrément dans la Galerie, le visiteur peut déjà voir exposée à la devanture vitrée l’une des œuvres de l’artiste « La mariée bleue », un tableau au format 93,5/ 72,5 cm, histoire d’offrir un avant-goût, mais aussi d’attirer l’attention des passants de la rue pour les inviter à visiter l’exposition. En entrant dans la Galerie, le visiteur prendra goût aux merveilleuses toiles de Bady Chouchène et s’attardera devant chacune d’elles pour les savourer et en décrypter les messages.

Hechmi KHALLADI